Couverture fascicule

Scarlett Beauvalet-Boutouyrie. La population de Verdun de 1750 à 1970 : étude démographique, avant-propos de Guy Cabourdin, 1991

[compte-rendu]

Année 1992 1992 pp. 347-348
Fait partie d'un numéro thématique : La démographie de l'Union Soviétique
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Scarlett BEAUVALET-BOUTOUYRIE. La population de Verdun de 1750 à 1970 : étude démographique, avant-propos de Guy CABOURDIN, Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc, 1991, 138 p.

Alors que les monographies paroissiales de villages, maintenant nombreuses, permettent de bien connaître les caractéristiques démographiques des anciennes populations rurales, nous manquons toujours, à quelques brillantes exceptions près, d'études urbaines. Le travail de Scarlett Beauvalet vient donc à point. Issu d'une thèse de troisième cycle remaniée et raccourcie pour les besoins de l'édition, courageusement et fort bien publiée par une société savante départementale, il apporte beaucoup, avec ses 33 000 actes dépouillées de façon nominative pour la période 1750-1790, sur la ville de Verdun qui compte 10 000 habitants environ en cette seconde moitié du XVIIIe siècle.

Avec des dépouillements complémentaires, depuis 1740 et jusqu'en 1820, rendus nécessaires pour compléter et fermer des centaines de fiches, l'auteur a pu reconstituer 2 030 familles, dont 1 457 de type MF. Compte tenu du fait que la période étudiée est relativement courte, ce fichier constitue une excellente base d'observation qui, évidemment, privilégie tout ce qui est structurel. Ville de garnison, Verdun connaît des effectifs militaires qui varient considérablement et une population très mobile qui n'engendre cependant pas de taux de naissances illégitimes considérables : 3,34 % des naissances pour l'ensemble du demi-siècle, la croissance étant cependant continue de décennie en décennie puisque la période 1780-1789 atteint 4,69%.

On retrouve les caractéristiques urbaines classiques à travers des taux de célibat importants : 11,4 % pour les hommes, 16,6 % pour les femmes : des âges au premier mariage élevés, près de 27 ans pour les filles, de 28 ans pour les garçons, qui témoignent pour l'ensemble de la France du nord-est. Verdun est une ville très ouverte puisque 27 % des hommes qui se marient ne sont pas nés dans le diocèse (contre 8 % pour les femmes), et qu'une très forte proportion d'origines masculines indéterminées (35,6 %) doit encore tirer ce pourcentage vers le haut. Les cartes montrent que les hommes viennent non seulement des généralités de Châlons et de Metz, mais aussi de toute la Lorraine, de la Bourgogne, de la Franche-Comté, et même de Paris, par l'intermédiaire des soldats.

L'étude de la fécondité confirme ce qu'on sait maintenant des villes moyennes de l'époque : niveaux élevés, baisse précoce qui intervient au cours de la décennie 1760 et qui se traduit non seulement par une diminution de la taille finale de la famille, mais surtout par un abaissement notable de l'âge à la dernière maternité (on se reportera également à l'article publié par l'auteur dans les Annales de démographie historique 1990). On notera avec intérêt que les bourgeois de la ville ne sont pas les seuls à pratiquer un malthusianisme précoce, puisqu'ils se retrouvent en compagnie de l'élite rurale des laboureurs, et des militaires.

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