Couverture fascicule

Beauchamp Chantal. "Délivrez-nous du mal !". Epidémies, endémies, médecine et hygiène au XIXe siècle dans l'Indre, l'Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher, 1990

[compte-rendu]

Année 1992 1992 pp. 346-347
Fait partie d'un numéro thématique : La démographie de l'Union Soviétique
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BEAUCHAMP Chantai. "Délivrez-nous du mal !", Epidémies, endémies, médecine et hygiène au XIXe siècle dans l'Indre, l'Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher,

Hérault-Editions, Maulévrier 1990, 398 p.

Il y a, dans le livre de Chantai Beauchamp, bien des formules qui laissent rêveur du type : "La maladie est l'adversaire de l'ordre. Mais, sans désordre, comment s'affirmerait le pouvoir ?" ou encore : "Quand ils ont à s'occuper des maladies collectives, les médecins le font le plus souvent comme auxiliaires ou comme interprètes des intérêts, des objectifs et de l'idéologie diffusée par les pouvoirs." Ces formules sont certes sorties de leur contexte, mais celui-ci n'arrange rien. La double paternité, revendiquée dès les premières pages mais mal assumée, de Claude Lévi-Strauss et de Michel Foucault explique, bien sûr, ces dérapages. Ils ont l'intérêt de montrer combien les modes sont éphémères et comment un texte trop au goût du jour de son écriture peut vieillir vite.

Ce serait néanmoins une erreur fort dommageable pour le lecteur que de se laisser arrêter par ce qui n'est que banalités d'un moment ou tics de langage, car le livre de Chantai Beauchamp est, par ailleurs, fort riche et, sur bien des points tout à fait passionnant. C'est un beau travail d'historienne. Derrière le titre fracassant de la première partie "Le pouvoir gère les épidémies", on trouve une évocation des "fièvres" et du choléra, et des milieux dans lesquels ils se développent qui, sans être vraiment originale après tout ce qui a déjà été écrit, donne une vision intéressante, en milieu rural, des faits plus souvent saisis en milieu urbain. Il n'y a certes pas lieu de s'appesantir sur le titre de la deuxième partie, "Quand le profit restaure la santé", mais il faut, par contre s'attacher à l'analyse très fine des problèmes de santé publique dans la Brenne et dans la Sologne. Quelques écarts de langage mis à part, le débat ouvert sur la portée réelle des assèchements, mise en parallèle avec d'autres explications possibles d'une dégénérescence heureuse des anophèles est extrêmement stimulant. Il y a là des pages fort riches même si l'on ne voit pas clairement qu'elles démontrent "qu'il y ait un rapport entre l'extinction de la maladie et la désintégration de sa signification culturelle". La troisième partie, "Le temps des innovations", est d'un très solide classicisme. L'analyse de tous les facteurs et l'évocation de tous les acteurs qui ont contribué à la lente progression de la vaccination est tout à fait remarquable. Le rôle de l'illustre angevin Bretonneau, initiateur de la trachéotomie dans le traitement du croup est décrit avec clarté et, ici, simplicité. Les états d'âme d'un Trousseau, même si le commentaire qui en est fait

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