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Approche pluri-disciplinaire des isolats humains : Pluridisciplinary approach of human isolates, édité par A. Chaventré et D-F. Roberts, 1990

[compte-rendu]

Année 1992 1992 pp. 345-346
Fait partie d'un numéro thématique : La démographie de l'Union Soviétique
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COMPTES RENDUS 345

Approche pluri-disciplinaire des isolats humains : Pluridisciplinary approach of human isolâtes, édité par A. Chaventré et D-F. Roberts, University of Newcastle et INED, collection "Congrès et Colloques", n° 3, 1990, 459 p.

Cet ouvrage reproduit le texte de communications présentées au Symposium d'anthropologie et d'ethnologie, tenu à Zagreb en juillet 1988. Les deux responsables de l'édition, A. Chaventré et D.F. Roberts sont bien connus des démographes-historiens. Le premier a succédé à A. Jacquard à la tête du Département de génétique des populations de l'INED. Le second est l'auteur d'un nombre considérable d'articles unissant génétique des populations et démographie historique (parmi les articles récents voir par exemple Roberts D.F. "Migration in the récent past : societies with records", in Mascie-Taylor C, Lasker W. eds, Biological aspects of human migration, Cambridge University Press, 1988, p. 41-69).

En dépit de son titre, ce volume ne constitue pas réellement une suite au volume présenté en 1977 par A. Jacquard : Y Etude des isolats. Espoirs et limites, EHESS, INED, 334 p. Le terme "isolât" est d'ailleurs employé ici dans un sens très large et certains textes relèvent plutôt de la macro-analyse d'un vaste ensemble de populations (voir par exemple les contributions de R. Krishnamoorthy, p. 23-32, ou J.-M. Dugoujon, p. 105-130). Quelques contributions concernent des "isolats" déjà présentés par ailleurs (les Dogons, les Touaregs, St-Barthelemy). Les textes les plus centrés sur la problématique des isolats sont ceux de S. Sauvain-Dugerdil sur une vallée suisse (p. 297-322) et de J. Milicic sur la péninsule de Peljesac (p. 221-232).

Les communications ont été regroupées autour de quatre thèmes fédérateurs : "anthropologie et génétique moléculaire", "anthropologie et génétique des populations", "anthropologie et sciences humaines", "anthropologie et techniques". Classement délicat, artificiel, tant l'imbrication entre les disciplines et les démarches est grande. Au premier abord ce volume semble manquer d'homogénéité, et le démographe ou l'historien pourront être déroutés par un vocabulaire ou des techniques relevant, par exemple, de la biologie moléculaire. Cet obstacle peut être franchi au plus grand profit des démographes-historiens. Les méthodes d'enquête et les techniques d'analyse présentées ici intéresseront particulièrement ceux d'entre nous qui travaillent sur des petites populations et des données imparfaites. A cet égard les contributions de A. Cambon-Thomsen (p. 183-220), N. Smolej-Narancic (p. 243-268), E. Brown-Demonet (p. 351-374) ou A. Roth (p. 415-429) retiennent l'attention.

Si l'on veut se limiter aux textes qui rencontrent plus précisément la problématique de la Démographie historique, on peut retenir une dizaine de contributions qui relèvent notamment de la génétique des populations. Quelques travaux, comme ceux de A. Jacquard, M. Ségalen ou A. Bideau ont déjà montré à la communauté des démographes-historiens tout l'intérêt d'études liant génétique, démographie et histoire. Des concepts comme "effet fondateur" (G. Bouchard, p. 163) ou "probabilité d'origine des gènes" (M.H. Cazes, p. 131) reposent sur une appréhension synthétique des paramètres démographiques fondamentaux : fécondité, mobilité, nuptialité, mortalité. N. Smolej-Narancic rappelle qu'il y a concordance entre les variations anthropométriques des populations et l'histoire des migrations (p. 267). A ce titre, l'approche généalogique est devenue une passerelle entre démographes et généticiens. La communication de G. Bouchard sur le Québec (p. 163-182), celle de S. Sauvain-Dugerdil sur la Suisse (p. 297-322) ou celle de G. Boetsch sur le Limousin (p. 383-400) relèvent de cette démarche.

Bien entendu les facteurs sociaux et culturels sont également abordés. R. Calderon propose une étude de la consanguinité en Espagne au XXe siècle

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