Couverture fascicule

Nora Federici, Scritti scelti, Studi e Ricerche, 1992/1

[compte-rendu]

Année 1993 1993 pp. 428-429
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428 COMPTES RENDUS

Nora FEDERICI, Scritti scelti, Dipartimento di Scienze Demografiche dell'Uni- versità degli Studi di Roma "La Sapienza", Studi e Ricerche, 1992/1, 416 p.

Le premier numéro de cette nouvelle collection du département de démographie de l'Université de Rome a été consacré de manière symbolique, comme le souligne dans sa présentation la directrice du département Graziella Caselli, à un personnage particulièrement prestigieux de la démographie italienne : Nora Fede- rici. Une bibliographie complète en témoigne avec force. Depuis un premier article en 1937, N. Federici a en effet multiplié les travaux d'importance. Elle est la principale héritière de la science statistique italienne de l'entre-deux-guerres, discipline particulièrement féconde. Rappelons quelques noms : Corrado Gini, fondateur en 1934 de la revue Genus ; L. Livi ; G. Mortara... La vitalité de ces maîtres es statistique tenait en leur souci constant d'application concrète de modèles théoriques. Les champs couverts étaient multiples, les analyses très variées. La production de N. Federici reprend ce filon particulièrement fructueux. Le volume de l'Université de Rome cherche à en rendre compte à travers le recueil de textes parus entre 1938 et 1986 dans les principales revues transalpines comme Genus ou Statistica ou dans des ouvrages collectifs ou indépendants. La logique du choix des articles n'est malheureusement pas précisée, ce qui oblige le lecteur à construire un plan a posteriori.

La majeure partie des douze études ainsi republiées portent sur les principaux comportements démographiques (9 textes) avec une primauté de la mortalité (3). Deux sont consacrées à l'évolution générale de la démographie alors que les deux dernières, qui portent sur le travail des femmes, sont probablement celles qui ont le plus vieilli tant la situation économique de la Péninsule a changé et change encore depuis l'époque de leur rédaction : l'une d'elles date en effet de 1953. Tout le reste du volume témoigne au contraire à la fois d'une étonnante actualité et d'une analyse ouverte, précise, multiforme.

Nora Federici propose de véritables leçons de démographie. La mortalité est en particulier disséquée avec une extrême pertinence. Reprenons quelques-uns des résultats confortés par un appareil statistique tout à fait remarquable. N. Federici montre par exemple que la mortalité prénatale ne dépend pas du nombre d'enfants mais de l'âge des parents à la naissance. Autre constat important : la baisse de la mortalité générale a plutôt tendance à mettre en valeur une surmortalité masculine, en particulier des adolescents. Elle n'est pas liée simplement à des rythmes de vie dangereux mais aussi, probablement, à des raisons physiologiques.

De manière générale, N. Federici défend d'ailleurs la thèse d'un rôle souterrain et important des données physiques au sens large : de la génétique à la gestion quotidienne du corps. Elle est ainsi attachée à l'hypothèse d'une plus forte vitalité physiologique des femmes qui expliquerait leur résistance supérieure et croissante face aux conditions changeantes de la mortalité (p. 254). Dans le même cas, elle montre aussi comment la durée d'accouchement est un indice de "l'efficacité biologico-démographique" différente de chaque femme (p. 30). Il y a en outre un rapport entre famille nombreuse et accouchement court.

L'auteur s'appuie également sur les résultats d'enquêtes orales. Ceci permet d'appréhender des phénomènes particulièrement difficiles à cerner comme l'âge à la ménopause. Cet âge semble moins influencé par les conditions générales comme le climat que par les facteurs individuels tels que les rythmes des femmes. La multiplication tant des rapports sexuels que des naissances expliquent ainsi une ménopause plus tardive. Des conditions équivalentes retardent l'âge pubère et anticipent celui de la ménopause (p. 117).

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