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Les climats et les hommes en Europe et en Afrique septentrionale, de 28 000 B.P. à 10000 B.P.

[article]

Année 1978 15-4 pp. 187-193
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Page 187

Bulletin de l'Association française pour l'Etude du Quaternaire

1978 -4, pages 187-193

LES CLIMATS ET LES HOMMES

EN EUROPE

ET EN AFRIQUE SEPTENTRIONALE,

DE 28000 B.P. A 10000 B.P.

par Y. GUILLIEN(*] et G. LAPLACE1**1

RESUME

Les datations "finies" — lorsqu'elles deviennent suffisamment nombreuses dans une aire suffisamment vaste — permettent de construire une paléogéographie régionale qui reste toujours provisoire : dès à présent elles permettent peut- être d'interpréter les cartes du Paléolithique supérieur et de l'Epipaleolithique* de l'Europe et de l'Afrique septentrionale.

I. - L'expansion des déserts et leur apogée (28000-14000 BP.)

A. — Le Périglaciaire d'Europe

Une période "non-glaciaire" est décrite de plus en plus fréquemment autour de la mer d'Irlande, de la mer du Nord et de la Baltique, de la mer Blanche : un interstade complexe, qui commencerait vers 65000 B.P., s'achève ici vers 28000 B.P. ou vers 25000 BP.. On peut être tenté de continuer, par commodité, à parler d'un interstade mésowùrmien, au cours duquel la Scandinavie ne possédait que des glaciers de montagne.

En Scandinavie et en Ecosse l'inlandsis européen commença à se reconstituer vers 25 000 B.P. ou un peu plus tôt : entre 25 000 et 20 000 B.P. il submergea la Norvège et la Suède méridionales ; entre 20 000 et

17 000 B.P. il déposa les moraines terminales que nous connaissons au nord de Londres, de Varsovie, de Moscou. On est tenté de continuer, par commodité, à parler de Néowurm, d'inlandsis néowûrmien, de moraines néowurmiennes.

Dès 28 000 B.P. la cryergie attaquait en Flandre la surface des sables de couverture, elle ruinait les sols mésowurmiens de la basse Ecosse [1], Dès 27 000 B.P. dans le domaine des loess, les "limons récents" parfois commençaient à recouvrir les sols du Mésowurm. Un "désert polaire", qu'il vaut mieux appeler périglaciaire, a été décrit entre 28 000 (ou 24 000) et 14 000 - 13 000 B.P. : beaucoup d'auteurs admettent aujourd'hui que la végétation n'en était pas nécessairement absente.

(*) Yves Guillien, 12 Rue André Theuriet 92 340 Bourg la Reine. (**) Georges Laplace, Rue des Tisnés, Coarraze, 64800 Nay. Manuscrit déposé en décembre 1978.

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