LES PATÈRES À TROIS PALMETTES SUR
GUILLOCHURES : NOTE SUR UN NOUVEAU GROUPE
DE POTIERS PSEUDO-CAMPANIENS
II est acquis depuis une quinzaine d'années qu'à côté des trois grandes catégories de céramiques là vernis noir, définies par N. Lamboglia en 1952 (1) — types campaniens A-B abondamment exportés, et type siciliote (?) G, de diffusion plus restreinte — ont existé des variantes de moindre importance, plus ou moins proches des premiers types par leur forme et l'aspect de leur argile, mais ayant une origine, une chronologie et une diffusion différentes. C'est ainsi qu'il a été possible de distinguer de la masse des produits à vernis noir, les vases de « l'atelier des petites estampilles » (2), largement répandus autour de la Méditerranée dans la première moitié du me siècle, et ceux du groupe Nikias-Iôn, attestés exclusivement en Extrême-Occident dans la seconde moitié du me siècle (3).
Nous voulons faire connaître dans la présente note l'existence d'un nouvel atelier, dont les produits offrent un style si caractéristique qu'il est aisé de les identifier parmi les nombreuses céramiques à vernis noir de type colonial et « local », issues des gisements occidentaux. Non moins bien datés que les vases des deux groupes précédents, ils peuvent, eux aussi, contribuer à la datation des couches archéo- ogiques qui les renferment.
Forme
Dans l'état actuel des trouvailles, l'atelier en cause ne semble avoir fabriqué que des patères de moyennes dimensions, correspondant uniquement à la forme 26 de N. Lamboglia (4). Leurs caractéristiques sont invariablement les suivantes (5) : vasque relativement profonde à bord faiblement rentrant; pied large, dont le diamètre varie entre 75 et 105 mm, défini par des parois élevées où apparaissent fréquemment deux trous de suspension forés avant cuisson; fond externe plus ou moins convexe. L'examen du profil des bases permet de distinguer deux variantes principales : l'une, à pied massif, triangulaire, à flanc externe presque vertical par rapport à l'axe du vase (exemplaires 1, 2, 9, 20, 22),
(1) N. Lamboglia, Per una classificazione preliminare délia ceramica campana, Atti del 1° Congresso Inter nazionale di Studi Liguri, 1950, Bordighera, 1952, p. 139-206.
(2) J.-P. Morel, Études de céramique campanienne , L'atelier des petites estampilles, M.E.F.R., 81, 1969, p. 59-117.
(3) Y. Solier, Note sur les potiers pseudo-campaniens Nikias et Icon, dans R.A.N., II, 1969, p. 29-48.
(4) N. Lamboglia, op. cit., p. 175-176.
(5) Cette constance des caractéristiques formelles se retrouve dans les productions de l'atelier des petites estampilles et des potiers Nikias-Iôn.
