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« La philosophie », ouvrage collectif

[compte-rendu]

Année 1977 36 p. 126
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LA PHILOSOPHIE

Une encyclopédie du Savoir moderne, dirigée par A. Akoun, Paris, Retz, 1977, 76 F.

Dans la collection « les Dictionnaires du Savoir moderne », aux éditons Retz, André Akoun a dirigé le volume sur la Philosophie. Il y a une difficulté à parler de la philosophie « moderne ». Si, en effet, on réduit cette modernité à l'exposé des œuvres et des travaux d'auteurs contemporains, on ampute la philosophie de ce qui est sa substance même : son histoire. On aboutit, par ailleurs, au paradoxe d'un ouvrage de philosophie qui ignorerait Platon, Descartes, Kant.

Mais on peut donner à la modernité un autre sens, celui auquel se sont ralliés les collaborateurs de l'ouvrage : la philosophie moderne, c'est le rapport que la philosophie d'aujourd'hui entretient avec son passé ; c'est la recherche dans laquelle elle est de ses origines et de sa tradition pour mieux comprendre son présent. L'autre danger, dans le souci d'être moderne, c'est celui de confondre modernité et mode. Présenter les recherches actuelles à partir des écoles, des « ismes » — étiquettes qui changent au gré du marketing — , c'est s'enfermer dans la nouveauté factice et dans les mauvaises images. Aussi les auteurs ont-ils préféré s'intéresser aux problématiques, aux questions que pose, à la philosophie, la culture contemporaine, dans la diversité de ses aspects, plutôt qu'aux réponses datées que donnent les doctrines d'un moment. Parmi les contributions, notons celle de François Châtelet qui tente de définir l'idée même de la modernité ; celle de Pierre Kaufmann qui, à partir de la psychanalyse, essaie de comprendre le rapport de l'homme à ces illusions dont il est à la fois le créateur et le pionnier : l'art, la religion, les idéologies ; celle de Jean-Toussaint Desanti qui, dans un article d'une remarquable rigueur pédagogique, introduit le lecteur aux difficultés des formalismes logiques ; celle, enfin d'André Akoun qui veut imposer l'idée que le penseur politique de notre temps — le temps de Hitler et celui de Staline — n'est pas Marx mais Freud. On pourrait faire quelques réserves sur, parfois, des difficultés d'écriture (l'article de P. Kaufmann en particulier...), mais on doit reconnaître que les auteurs ont, en général, réussi à être clairs sans être simplificateurs.

Sophie Déroche