LES JEUX
DE LA TYPOGRAPHIE
ET DU SENS
par Jérôme Peignot
A la faveur de la récente exposition de la Fondation nationale des arts graphiques et plastiques de Paris, tels des diables sortis d'une boîte, quelques typographes montrent le bout... de l'œil. Ils nous assurent qu'en matière de travaux typographiques, quand bien même le Letraset lui disputerait la palme, le plomb n'a rien perdu de son poids. A croire que la cellophane offre trop de liberté aux créateurs et que le composteur a beau être un garde-fou, il n'empêche pas les typographes de faire encore du bruit. Ces hommes sont les dignes successeurs d'Iliazd et de Vox.
Le typographe-ecrivain
Si la plupart des typographes contemporains peuvent être tenus § pour des écrivains autant que pour des artistes, c'est qu'ils font
> appel aussi bien aux ressources, poétiques du langage qu'à
|» ses richesses plastiques. Les uns comme les autres procèdent
§> avec ironie mais chacun à sa manière. Ainsi, on dirait. d'André
■2 Belleguie que, dans le sillage des maîtres typographes de
«î l'avant-garde historique (Berlewi, Eggling, El Lissitzky \ Schui-
| tema, Strzeminski, Werkman, Zwart), il se rit des difficultés de
"S la mise en page. En effet, non seulement il n'est pas homme à
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1. Lire dans le numéro 18 de Communication et langages, l'article consacré à
El Lissitsky.
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