UN ASPECT MAL CONNU DE LA DÉMOGRAPHIE URBAINE : L'ÉMIGRATION

par A. SCHIAFFINO

1 - L'absence d'informations sûres concernant l'histoire des mouvements migratoires en villes conduit à une déformation des perspectives. Pour établir de manière indirecte un bilan, on attribue aux migrations la différence entre effectifs de population et le solde entre naissances et décès. D'où la conclusion un peu rapide que la croissance des villes s'explique par l'immigration. L'ignorance sur le continu réel des deux flux migratoires (entrées et sorties) aboutit à négliger le second et à tout attribuer au premier. Par cette étude, je souhaiterais insister sur les réalités de l'émigration et aboutir en conclusion à une discussion méthodologique du concept de population urbaine.

2 - Je m'appuierai sur un exemple monographique, celui de la ville de Bologne. J'ai pu reconstituer les descendances sur deux générations de tous les premiers mariages célébrés dans cette cité en 1871 (cf. Bibliographie). Ces généalogies ne sont pas encore complètes car je n'ai utilisé pour le moment que la documentation de la ville de Bologne (état civil et surtout registres de population), documents qui ne permettent de suivre les individus que dans la période où il réside effectivement sur place. La sortie d'observation est provoquée par trois causes : l'émigration, le décès ou la date limite des relevés (31 décembre 1976).

Au départ 532 premiers mariages célébrés en 1871 pour lesquels au moins l'un des conjoints réside en ville. J'ai suivi la descendance sur deux générations, c'est-à-dire que j'ai relevé les événements concernant les enfants et les petits-enfants issus de ces couples de 1871.

L'échantillon reconstitué se présente de la manière suivante :

TABLEAU 1