CORFOU τ= ITHAQUE

Jusqu'en 1900 environ, l'ilôt de Thiaki, voisin de Céphallé- nie, a toujours passé pour être la patrie d'Ulysse dans l'épopée homérique. A partir de cette date et à l'instigation, peut-être, de la dissertation de Draheim qui parut en 1896, Dôrpfeld a émis une hypothèse d'où résulteraient les identifications suivantes : Leucade = Ithaque, Thiaki = Samé, Géphallénie = Doulichion et Zante == Zakynthos. Gorfou est identifié par lui avec la Schérie des Phéaciens et Arkoudi, un ilôt au sud de Leucade, avec l'Astéride. Cette thèse est exposée par Dôrpfeld dans son « Leukas » publié en 1905.

Le malheur est que Gorfou n'est pas du tout la Schérie des Phéaciens. Le célèbre géographe, A. von KIoeden, nous en a déjà donné la preuve il y a 40 ans, dans Γ « Encyclopédie des sciences » de Ersch et Gruber, Brockhaus, 1886. Dans la dissertation d'U. von Wilamowitz-MoellendorfF, intitulée « Les Phéaciens » {Scherls internationale Monatsschrift fur Kunst und Wissenschaft, 1914, t. VI), nous lisons également que Schérie n'est point Gorfou. Et c'est exact. On s'étonne, après cela, que parmi les milliers de lecteurs de ces savants travaux, aucun ne se soit posé la question, pourtant connexe et réellement inséparable de la première, de savoir ce qu'est donc dans Y Odyssée, si Gorfou n'est plus Schérie, cette île la plus importante de tout l'Archipel ionien.

Naturellement, Homère n'a pas manqué d'en parler, lui qui décrit, de si jolie manière et avec force détails, précisément la