RÉFLEXION SUR LA MORTALITÉ DU PASSÉ : MESURE DE LA MORTALITÉ DES ADULTES

D APRÈS LES FICHES DE FAMILLE

par J. DUPAQUIER

A l'origine, la méthode de reconstitution des familles a été conçue pour l'étude de la fécondité, et non de la mortalité. La disposition même des fiches de famille en témoigne : des cases sont prévues pour le calcul des intervalles entre naissances ; de la fécondité des femmes mariées selon l'âge et en fonction de la durée du mariage ; mais, pour la mortalité, le seul élément calculé est l'âge au décès (en outre, pour les enfants, on relève la situation matrimoniale lors du décès, donnée indispensable pour mesurer la fréquence du célibat définitif, mais peu utilisable pour une étude différentielle de la mortalité).

Dans la monographie pilote de Crulai1, Louis Henry a ainsi posé le problème : « On peut essayer de situer, entre deux limites, la mortalité d'un échantillon d'adultes convenablement choisi. Cet échantillon doit être tel :

a) que l'entrée en observation soit bien définie,

b) que l'âge au décès des personnes dont on connaît la date de décès soit connu avec précision,

c) que la proportion des dates de décès inconnues soit aussi réduite que possible. »

Ces principes l'ont amené à limiter l'étude aux personnes nées et mariées à Crulai, soit 272 hommes et 216 femmes. Malheureusement, la date de décès de 55 hommes et de 78 femmes restait inconnue ; pour réduire la proportion de ces cas indéterminés, il a