VARIATIONS LOCALES DE LA MORTALITÉ DES ENFANTS : L'EXEMPLE DE LA CHATELLENIE
DE SAINT-TRIVIER-EN-DOMBES (1730-1869)
par A. BIDEAU, G. BRUNET et R. DESBOS
Nous avons déjà 1 souligné l'intérêt qu'il y avait d'étudier conjointement la mortalité des enfants à partir de la reconstitution des familles, et à partir des comptages globaux. Bien que nos résultats et ceux d'A. Perrenoud 2 à propos de la ville de Genève aient montré que l'emploi des comptages se révélait une méthode d'analyse, certes approximative mais correcte dans l'ensemble et surtout rapide, l'analyse de la mortalité des enfants dans le châtellenie de Saint-Trivier-en-Dombes, offre un prolongement de cette étude à partir d'un rythme plus élevé de mortalité.
En effet, il semble important de pouvoir analyser la mortalité des enfants dans des régions caractérisées par une très forte mobilité familiale, c'est-à-dire en tenant compte de la proportion des ménages qui quittent plus ou moins rapidement le village de mariage, et des familles qui viennent s'y installer au cours de leur vie conjugale.
Enfin, nous avons essayé de mesurer les variations locales de la mortalité3, en prenant en considération la taille des villages, la dispersion plus ou moins grande de l'habitat, la proximité des étangs et la qualité de l'eau de boisson consommée.
1. A. Bideau, « La mortalité des enfants dans la Châtellenie de Thoissey-en-Dombes. Essai de pathologie historique (1670-1840) », in Démographie urbaine, XV'-XX" siècles, C.H.E.S., n° 8, pp. 103-142.
2. A. Perrenoud, « La mortalité à Genève de 1625 à 1825 », in Annales de démographie historique, 1978.
3. L. Henry, « Variations régionales de la fécondité, variations locales de la mortalité au xvin" siècle », in Colloque national de démographie (Nice, avril 1976), ex. dactylographié 5 pages.
