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Resumen de L'université, les entreprises et la multiplication des salariés bourgeois (1960-1975)

Luc Boltanski

  • English

    Universities, businessies, and the increase in middle-class wage-earners ( 1960-1975 ). The period 1960 to 1975 is marked by a very large rise in the student population and a no less important increase in the number of «executives». Most contemporary commentators - sociologists among them - have seen in these two phenomena inseparable signs of the same change in social composition. However an analysis of the relations between the educational market and the job market shows that the increase in the number of these executives (often self-taught) is not linked to the increase in student population, as these students, for the most part, joined the public sector (administration, teaching and so on). This has no doubt added to and aggravated the opposition between the fractions of the petty bourgeoisie and middle class, linked as they are to private enterprises, and those fractions linked to the public sector. To a large extent this opposition overlaps that between «right» and «left» in political terms. In fact it is as if the «executive class», whose specificity, at least in so far as their public image is concerned, was defined up to a certain point by opposition to the traditional fractions of the middle classes who possess some form of heritage (minor employers, for example), now entered into a relatively new set of oppositions which were superimposed on the old models of social classification without however abolishing these. Middle-class employees linked to major private bureaucracies (in particular, multinational firms) identify with the image of the «executive class» and by so doing find themselves in opposition to middle-class employees who are linked public administrations concerned with redistribution, production and the circulation of culture. But these antagonistic fractions have perhaps a common interest in their being a continued influence of that very set of factors which made their numerical increase possible in the first place.

  • français

    L'université, les entreprises et la multiplication des salariés bourgeois (1960-1975). Les années 1960-1975 sont marquées par un accroissement très important du nombre des étudiants et par un accroissement non moins considérable du nombre des «cadres». La plupart des commentateurs contemporains (et, parmi eux, de nombreux «sociologues») ont vu dans ces deux phénomènes les signes indissociables d'une même «mutation». Or l'analyse des relations entre le marché scolaire et le marché du travail montre que l'accroissement du nombre des «cadres» (souvent autodidactes) n'est pas lié à l'accroissement du nombre des étudiants qui, pour la plupart, se sont insérés dans le secteur public (administration, enseignement, etc.), ce qui a sans doute contribué à accentuer et à dramatiser l'opposition entre les fractions de la petite bourgeoisie et de la bourgeoisie liées aux entreprises privées et les fractions plutôt liées au secteur public (opposition qui recouvre elle-même, pour une large part, l'opposition entre la «droite» et la «gauche»). Tout se passe en effet comme si les «cadres», dont la spécificité, au moins dans leur représentation sociale, se définissait jusque là surtout par opposition aux fractions traditionnelles de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie détentrices de patrimoine (petits patrons, etc.), rentraient dans des oppositions relativement nouvelles qui se superposaient aux schèmes anciens de classement sans les abolir. Les salariés bourgeois liés aux grandes bureaucraties privées (et, notamment, aux firmes multinationales) se reconnaissent dans la représentation du «cadre» et s'opposent par là aux salariés bourgeois liés aux administrations publiques de redistribution, de production et de diffusion culturelle, etc. Mais ces fractions antagonistes ont peut-être pour intérêt commun que se poursuive l'action du faisceau de facteurs qui a rendu possible leur accroissement numérique.


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