Michael DRAKE, Population and Society in Norway 1735*1865, Cam¬ bridge, University Press, 1969, 256 p.

Drake est un Norvégien qui a travaillé et publié en Angleterre sur la démographie historique de son pays : choix judicieux qui rend d'un accès facile une étude Scandinave.

La documentation est abondante et de bonne qualité. Les registres paroissiaux du xvne au xixe siècle sont probablement assez complets et ne sont pas menacés comme en Angleterre par les déficits imputables à la dissidence. Il y a une foule de comptages et de recensements : à partir de 1735, un total annuel des baptêmes et sépultures est effectué pour tous les diocèses du royaume de Danemark-Norvège (ces relevés sont pratiquement tous publiés) ; en 1769, les recensements apparais¬ sent, et à des débuts tout à fait irréguliers (1769, 1801, 1815) succède à partir de 1815 le meilleur temps des relevés décennaux. Parmi ces listes, il faut particulièrement retenir celles de 1801 et de 1865 qui sont précises jusqu'au niveau individuel. L'étude de Drake s'appuie aussi sur ces grands comptages qui lui fournissent les éléments d'une analyse à la fois globale et relativement fine.

L'auteur a le souci de présenter ses devanciers. Malthus, le grand Malthus, a voyagé en Norvège à la fin du siècle des Lumières et a cru y discerner l'application caractéristique de son modèle : ainsi, la bonne santé des Norvégiens leur épargnant le contrôle positif, ceux-ci pratique¬ raient un contrôle préventif repérable dans les mariages tardifs, etc. Point de vue que Drake conteste tout au long de son étude et pour de multiples raisons. A l'expéditif anglais qui a semble-t-il peu vu et mal