0 V
ù
NOTE SUR L'IMMIGRATION DANS UNE COMMUNE RURALE DE L'ARIEGE AUX XIXc-XXe SIÈCLES *
par André ARMENGAUD
Située à la limite méridionale du Terrefort, presque au contact du Planturel, la commune du Carla-Bayle (canton du Fossat, Ariège), s'étend tout entière sur les collines d'altitude médiocre mais aux pen¬ tes souvent fortes qui séparent la vallée de la Lèze, affluent de l'Ariège, de celle de l'Arize, dont les eaux vont à la Garonne. Le village lui-même, jadis fortifié, offre un type assez net de «village perché ». Aussi bien, la population de la commune a-t-elle beaucoup diminué : de 1 926 habitants en 1846 et 1 977 en 1861, la population totale y est passée à 1278 habitants en 1911, 1011 en 1921, et 961 en 1936. Simultanément, les anciennes activités industrielles (tisserand à domi¬ cile) et artisanales ont disparu ou périclité, tandis que l'agriculture devenait de plus en plus prépondérante : dès 1866, la population vivant de l'agriculture s'élevait à 1 610 personnes sur 1 965 habitants, soit plus de 81 % de la population totale ; en 1936, à 907 personnes sur 961 habitants, soit plus de 94 % de la population totale.
Dans quelle mesure cette population a-t-elle été renouvelée par l'immigration ? La manière la plus simple d'étudier cette dernière est de relever les lieux de naissance des individus. Malheureusement, une partie seulement des listes nominatives fournit ce renseignement. On ne le trouve que dans les listes de 1876, 1911, 1921 et 1936. Mais sans doute est-ce suffisant pour décrire, au moins dans leurs grandes lignes, les caractères et les tendances de l'immigration.
Quelle était, aux divers recensements considérés, la proportion des personnes nées hors de la commune ? Le tableau suivant répond à cette question :
* Cette note tout entière est fondée sur le dépouillement et l'exploitation des listes nominatives de recensement effectués par trois de nos étudiants, MIIe A. Démons, MM. A. Ortimo et A. Soula, à qui nous devons les chiffres cités et que nous remercions de leur concours.
