DATE DE LA PROXÉNIE DELPHIQUE
CONFÉRÉE AU POÈTE NIKANDROS DE KOLOPHON
La date à laquelle vécut Nikandros de Kolophon est depuis longtemps controversée. Les sources littéraires fournissent des indices contradictoires, d'après lesquels on hésitait, pour fixer l'activité de ce poète, entre trois époques : vers 275, — vers 200, — vers 130 av. J.-G. (1). B. Haussoullier a trouvé à Delphes un décret (BCH, VI, 1882, p. 218 = Syll.\ 452) par lequel cette cité conférait la proxénie à Νίκανδρος Άναξαγόρου Κολοζρών.ος, έπέων ποιητής, sous l'archontat de Νικόδαμος. On pouvait espérer qu'en même temps que celte inscription nous donnait le véritable patronymique du poète (corrompu chez Suidas en Ξενοφάνους) (2), elle permettrait aussitôt de déterminer l'époque à laquelle il vécut II n'en fut rien.
B. Haussoullier lui-même se contenta de la date indiquée par Suidas, qui semble faire de Nikandros un contemporain d'Attalos III (137-133) (3). Mais la mention des cinq bouleutes
(1) 11 n'est pas de mon sujet de discuter la valeur des arguments tirés des biographies d'Aratos et des scolies des θτ,ριακά. 11 nie suffit de renvoyer à un article de E. Bethe, Die Zeii Nikanders (Hermes, LUI, 1918, p. 110-112), qui donne de la question un excellent résumé.
(2) Cette erreur s'explique peut-être par une double confusion entre le père de Nikandros et le célèbre philosophe de Klazomènes, puis entre celui-ci et le philosophe Xénophane de Kolophon (cf. Susemihl, I, 891 et Beloch, Gr. Gesch.2, IV, 2, 517).
(3) Mais le passage de Suidas est ambigu : γεγονώς κατά τον νέον "Ατταλον, ήγουν