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Lettre ouverte adressée par un groupe de pères de famille roubaisiens et tourquenois à la presse régionale à l'occasion de la visite à Lille de M. Gaston Doumergue, Président de la République, au printemps de 1927. Document

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LETTRE OUVERTE

ADRESSÉE PAR UN GROUPE DE PÈRES DE FAMILLES ROUBAISIENS ET TOURQUENOIS

à la presse régionale

. l'occasion de la visite à Lille de M. Gaston Doumergue,

Président de la République,

au printemps de 1927.

La lettre commence par protester contre l'horaire trop précipité de la visite du Président ; elle s'étonne que celui-ci soit resté célibataire.

« Que cette situation [le célibat de M. Doumergue] ne choque pas les Toulousains et les Nimois, c'est possible, mais à Lille et à Tourcoing, la situation familiale de M. Doumergue président d'un pays de célibataires et de fils uniques, étonnera tous nos milieux. Bons patriotes, bons républicains, tous seront attristés de voir la France représentée par un homme qui n'a pas rempli le premier et le plus important de tous les devoirs civiques...

« Nous n'avons que des sympathies pour nos compatriotes du Midi, si gais, si insouciants, si fantaisistes. Mais tout de même, nous pouvons difficilement oublier le triple asservissement électoral, fiscal et scolaire, imposé à nos provinces familiales par les régions moribondes de la Garonne ou du Languedoc.

« II ne s'agit pas d'une opposition à telle personne ou telle forme de gouvernement. Il s'agit de témoigner notre désapprobation à ce qu'un célibataire de cette région méridionnale, qui, par sa stérilité, nous a conduits aux abîmes, vienne ici, en 45 minutes, nous parler de la France éternelle, à nous qui donnons à la France tant de temps, tant d'impôts et tant d'enfants.

« Nous nous demandons d'ailleurs si ce n'est pas par un sentiment confus de l'inconvenance qu'il va commettre, par le désir de ne pas offenser du regard l'un de ces pères de famille qui ont été trompés, que M. Doumergue va passer si vite... »

(Cité par Paul Séraut, La France, Des minorités, p. 43-44). (Document communiqué par A. Armengaud).