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Mariage consenti et mariage contraint : l'abjuration sub pena nubendi à l'Officialité de Cerisy, 1314-1346

[article]

Année 2001 40 pp. 101-111
Fait partie d'un numéro thématique : Rome des jubilés
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Médiévales 40, printemps 2001, p. 101-111

Charlotte CHRISTENSEN-NUGUES

MARIAGE CONSENTI ET MARIAGE CONTRAINT :

L'ABJURATION SUB PENA NUBENDI À L'OFFICIALITÉ DE CERISY, 1314-1346

La doctrine du libre choix est l'une des innovations fondamentales de la législation matrimoniale dans le droit canonique médiéval. Selon cette doctrine, établie par le pape Alexandre III dans la deuxième moitié du xir siècle, la validité d'un mariage ne dépendait que de l'accord librement exprimé des deux parties. Un mariage pouvait alors être formulé de deux manières. Soit par un accord immédiat, verba de presenti, par lequel une union indissoluble était créée, soit par un accord à l'avenir, verba de futuro, qui n'était en lui-même qu'une prévision d'engagement, susceptible d'être rompu par l'accord des deux parties ou par un mariage ultérieur par verba de presenti. Si, cependant, les verba de futuro étaient suivis d'un rapport sexuel, ils se transformaient automatiquement en un mariage valide.

Avec le développement du droit canonique au xir siècle, la compétence juridique de l'Église s'était étendue à toutes les questions se rapportant aux comportements sexuels. Toute relation charnelle en dehors du mariage pouvait alors faire l'objet de poursuites1. Les sanctions ne s'appliquaient pas seulement aux relations éphémères ou de rencontre, mais aussi aux relations stables et à long terme. Les plus communes d'entre elles consistaient en amendes. Dans les cas de relations stables, il était assez courant que le couple soit forcé de renoncer à tout commerce charnel sous peine d'une somme d'argent. Il arrivait aussi que la cour demande au couple de renoncer l'un à l'autre sub pena nubendi, ce qui signifiait, pour l'homme et pour la femme, que tout rapport sexuel futur entre eux, ou même sa suspicion, créait un mariage valide, donc indissoluble.

L'abjuration sub pena nubendi est apparue localement au début du

1. Les relations sexuelles en dehors du mariage n'avaient jamais été acceptées par l'Église, mais ce n'est qu'à partir du xir siècle qu'elle eut vraiment les moyens de les réprimer ; voir par exemple J. A. Brundage, Law, Sex and Christian Society in Medieval Europe, Chicago, 1987.

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