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La plus ancienne école en Bohême

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Année 1974 17-66 pp. 125-128
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MÉLANGES

La plus ancienne école en Bohême

L,es connaissances que nous possédons sur les débuts et le niveau des premières écoles en Bohême sont encore insuffisantes. Il s'agit pourtant d'un problème méritant la plus grande attention, étant donné qu'il est impossible de bien comprendre la formation de la couche des intellectuels dans un pays sans avoir une idée du réseau et du niveau de ses écoles.

Certains chercheurs penchent pour l'hypothèse selon laquelle il convient de chercher la première école en Bohême au « bourgwall » de Budec, au nord-ouest du château de Prague1. Ils se fondent sur les textes des plus anciennes légendes de saint Venceslas, ce qui nous oblige à faire un examen critique des passages dont il est question.

En premier lieu, il faut nous opposer à l'habitude que l'on a de considérer les récits hagiographiques comme des sources historiques2. L,es légendes sont des « œuvres littéraires » qui ont été conçues pour la glorification sans réserve des saints. Créées dans l'Église, elles utilisaient des procédés de composition et une esthétique qui enrichissaient fonctionnellement le récit, le transformant en légende. L/importance historique des informations qu'elles apportent est limitée; en tant que sources, des légendes sont susceptibles de jeter la lumière plutôt sur l'époque de leur création que sur celle qui fait l'objet de leur narration. Malgré tous ces dangers, il est pourtant impossible de ne pas tenir compte des récits hagiographiques. L,a difficulté de leur utilisation se trouve encore augmentée par le fait qu'il n'est pas souvent aisé d'établir l'ordre chronologique tant absolu que relatif des différents textes.

Pour ce qui est des premières mentions de l'école tchèque, il est tout d'abord nécessaire d'examiner les informations hagiographiques concernant le « bourgwall » de Budec. L/ étude des deux plus anciennes légendes — Crescente jide christiana3, légende de canonisation de saint Venceslas composée probablement dans la première moitié du xe s. et la Première légende slavonne de saint Venceslas*, dont l'origine est située par les philologues à une époque non éloignée du martyre du saint — nous permet de constater que ni l'une ni l'autre ne signalent en termes explicites l'existence d'une école (scola). Ces documents sont toutefois dignes d'attention, étant donné qu'ils parlent de l'instruction qu'a reçue le jeune Venceslas. L,es deux mentions à ce sujet sont cependant laconiques et ont déjà fait l'objet de différentes interprétations5. Nous les envisageons du point de vue de la fonction spécifique des informations hagiographiques, en tant que narrations typiques de légende, servant à des fins précises, idéologiques et esthétiques.

1. V. dernièrement K. Condl, Prvni skoly v Cechâch a na Moravë [I,es premières écoles en Bohême et en Moravie], « Pedagogika », XIII, 1963, p. 697-709. Cf. également V. Dav!dek, Co bylo pfed Prahou [Ce qu'on trouve avant Prague], Prague, 1971, p. 142-153, dû l'auteur suppose, sans aucun sens critique (p. 144), que « les premiers établissements scolaires furent institués auprès de toutes les églises construites dans l'enceinte des châteaux princiers ». Il avance que partout (à Iyev^ Hradec, au château de Prague, à Budec et Tetîn...) on enseignait « l'Écriture et l'écriture » et que l'instruction était dispensée parallèlement en langues slavonne et latine. Pour ce qui est du type de l'école, l'auteur admet toutefois (p. 145) qu'« il ne s'agissait pas d'une école dans le sens donné à cette expression plus tard, mais d'un enseignement individuel ». Il rejette l'hypothèse selon laquelle aurait existé à Budec une école latine, jugeant que l'église Saint-Pierre était « foncièrement slave » (page 218) ; dans cet ordre d'idées, il répète que « l'enseignement à Budec avait le même caractère que celui qui existait auprès de toutes les églises au moyen âge ».

2. Cf. les considérations théoriques de F. Gratjs, Volk, Herrscher und Heiliger im Reich der Merowinger, Prague, 1965, p. 39 et ss., 60 et ss.

3. Fontes rerum Bohemicarum (FRB, I, 1873, p. 180-190).

4. Sbornik staroslovanskych literârnich pamâtek 0 sv. Vdclavu a sv. Ludmile [Recueil de documents littéraires slavons concernant saint Venceslas et sainte I<udmila], Prague, 1929, SSI<P. I^a datation du texte remet en doute D.TèEàTiK, CsCH, t. XV, 1967, p. 337-343.

5. Cf. Condl, op. cit., où l'auteur rapporte les différentes opinions à ce sujet.

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