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L'aube française Gaite de la tor : pièce de ballet ou poème lyrique ?

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Pierre BEC

L'aube française Gaite de la Tor : pièce de ballet ou poème lyrique ?

Il peut paraître stérile de revenir encore une fois sur ce célèbre poème dont l'interprétation a déjà fait couler tant d'encre depuis quelque soixante-quinze ans, et tout particulièrement, entre 1904 et 1906, avec les travaux d'Alfred Jeanroy1, Antonio Restori2 et Joseph Bédier3. Récemment encore, Brian Woledge4 et Luciana Cocito5 ont repris la question dans des articles que nous examinerons ci-après. A vrai dire, de toutes les hypothèses émises, toutes plus ou moins contradictoires, aucune n'est satisfaisante pour l'esprit et ne parvient à rendre compte de la spécificité profonde de ce texte, habituellement rangé dans le genre « aube ». L. Cocito parle à juste titre « di questa tormentata 'alba' francese su cui, dopo un periodo di vivaci polemiche e di contrastanti ipotesi, pare essersi fatto il punto da molti anni con il lavoro del Restori ». Et l'on conviendra volontiers qu'on puisse parler d'un « confuso groviglio délie ipotesi » conduisant à des « illazioni arbitrarie » et à d' « arbitrarie interpretazioni », assez pardonnables au demeurant puisque l'unique manuscrit qui nous ait conservé le texte (Paris, Bibl. Nat., fr. 20.050, fol. 83) ne fournit ni titre caractérisant ni l'ombre d'une indication.

Les choses — il faut bien le dire — ne sont guère plus claires aujourd'hui, les diverses approches du texte, depuis la fin du siècle dernier, se soldant la plupart du temps par de simples divergences quant au nombre de personnages et à la distribution de leurs rôles. Si l'on piétine encore sur de tels fétus de paille, c'est que, nous semble-t-il, toutes les explications se sont plus ou moins engluées dans un postulat que jamais personne n'a cherché à remettre fondamentalement en cause : nous voulons parler d'une certaine théâtralité du texte, comme nous le verrons dans le rapide compte rendu que nous donnerons des divers essais d'interprétation. Ce prétendu caractère scénique est en effet sous-jacent à la plupart des types d'explication; et l'on peut voir comment Restori, par exemple, est persuadé que les jongleurs (car il en fallait plus d'un selon lui pour représenter cette aube) imitaient le cor avec la main; que, par leurs gestes et leurs travestissements, ils représentaient vraiment les chansons et les débats qu'ils exposaient dans leurs chants6. Comme si une chanson de ce type, facilement mémorisable par tous, devait être fatalement l'apanage, quant à son interprétation, des seuls jongleurs professionnels, et supposait inévitablement une récitation, voire un mime, devant un public, à l'instar des interminables laisses de l'épopée par exemple que seul,

1. A. Jeanroy, dans « Romania », t. XXIV, 1895, p. 288-289; XXXIII, 1904, p. 615-616; voir aussi Les origines de la poésie lyrique en France, 3e éd., Paris, 1925, p. 79; La poésie lyrique des troubadours, Toulouse /Paris, 1934, t. II, p. 294 (abréviations : Orig. et Poésie lyr.).

2. A. Restori, La Gaite de la Tor, dans « Miscellanea nuziale Petraglioso Serrano », Messine, 1904, p. 4-22.

3. J. Bédier, Les plus anciennes danses françaises, dans « Rev. des deux Mondes », 1906, p. 398-424.

4. Cf. EOS, An Enquiry into the Thème of Love Meetings and Partings at Dawn in Poetry, éd. A. T. Hatto. — Old Provençal and old French by B. Woledge, p. 345-389; textes : p. 358-378; notes : p. 380 sq. (abréviation : Wol.). Iyes références aux diverses aubes renvoient à cette édition.

5. I,. Cocito, Ancora sulla « Gaite de la tor », dans « Saggi di Filologia Romanza », Gênes, 1971, p. 49-56.

6. Restori, op. cit., p. 5.

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