NOTES

La station du Pilon-du-Roy a Allauch (Bouches-du-Rhône)

La chaîne de l'Étoile, à l'Est immédiat de Marseille, s'allonge d'Ouest en Est sur une dizaine de kilomètres. De nombreux ravins descendant de la crête entaillent la vaste plateforme qui constitue le versant Sud. Ces vallons encaissés, d'origine karstique, abritent des grottes nombreuses quoique de dimensions modestes.

Actuellement désertes et abandonnées à la garrigue, ces collines comptent de nombreux sites préhistoriques : les grottes du vallon de La Montade, les grottes Loubière, les grottes du vallon de Mauvelle, et celles du vallon du Pilon-du-Roy[3].

Dans le vallon du Pilon-du-Roy, M. Escalon de Fonton a signalé un hameau de l'Age du Bronze[3]. C'est sur ses indications que nous avons repris l'exploration de cette région et dégagé la station qui fait l'objet de cette étude.

Situation

La station du Pilon-du-Roy domine d'une cinquantaine de mètres le vallon du même nom. Elle occupe l'extrémité méridionale d'un plateau (altitude 270) sur la rive gauche du vallon du Pilon-du-Roy. A l'Ouest, ce plateau inculte se termine par une ligne d'à-pics et d'éboulis, au Sud et à l'Est par des pentes raides. En contrebas, immédiatement au Sud, s'étend la plaine du bassin de Marseille.

Une partie du plateau a été autrefois cultivée et clôturée par un mur en pierre sèche. Ce mur, entièrement éboulé, a protégé les foyers préhistoriques. Lors de notre découverte de la station, les seuls témoins visibles étaient quelques rares objets en surface, et une excavation sans forme bien définie qui remaniait les couches en place, au bord de l'à-pic. C'est

en reprenant ce sondage que nous avons découvert le premier foyer.

Les couches rencontrées, depuis la surface, sont les suivantes :

1. Humus noirâtre, contenant quelques tessons de poterie et éclats de silex,

très brisés 0,00

2. Terre argileuse rougeâtre, avec foyers lenticulaires, contenant la majeure partie du matériel, des fragments de torchis 0,20

3. Couche jaunâtre, cendreuse et très tassée, contenant quelques débris céramiques 0,40

4. Argile rouge de décalcification, stérile

et substratum (Urgonien) à 0,60

Nous n'avons retrouvé aucune trace de mur en pierre sèche, seule la présence de nombreux fragments de torchis, argile rubéfiée contenant des marques de branchages, indique des huttes en clayonnages, dont il nous est impossible de préciser forme et dimensions.

Le matériel recueilli

Le silex: atelier de taille en même temps qu'habitat, la station nous a fourni d'innombrables éclats de taille, des pièces finies, et des percuteurs. Le silex employé, de provenance locale, est de qualité très variable. L'outillage lithique comprend des lames épaisses, dont quelques-unes, de section ogivale, rappellent les lames du Couronnien [3], des grattoirs et pointes sur éclat souvent volumineux, de petits perçoirs sur éclats lamellaires. Les pointes de flèches, perçantes et bifaces, sont folliacées ou sub-lozangiques. Plusieurs (cf. fig. 1, 9, 10, 11) sont denticulées et rappellent les flèches