Circonscription de POITIERS, M. É. Patte, Directeur

Charente

Châteaubernard. — Une fouille de sauvetage dans une grotte sépulcrale de la Trache a montré à M. Burnez1 la présence de 3 niveaux. La base a donné des restes d'une faune paléolithique (aurignacienne?). Le niveau moyen a donné un poignard en cuivre de type occidental, une flèche à pédoncule et barbelures, quelques perles et coquilles de Dentales. La couche supérieure renfermait des tessons de poterie de plusieurs âges, certaines ne remontent pas au-delà du Hallstattien, certaines sont même peut-être gauloises.

Courcôme. — Les travaux du remembrement des propriétés agricoles ont entraîné la destruction d'une sépulture néolithique ? Sur la croupe, à exactement 1 kilomètre à l'Ouest de la Touche, se trouvait un chiron recouvrant une grosse dalle ; celle-ci ne fut découverte qu'après enlèvement et éparpillement des pierres. Alerté par le Colonel Bailloud, je me suis rendu sur place ; je n'ai vu aucun débris d'ossements parmi les restes. Je devais être prévenu par l'intermédiaire de M. Bailloud dans le cas où la dalle aurait été menacée de destruction ou de transport. Les responsables ont jugé plus expédient de la supprimer sans mot dire.

La dalle pouvait être un témoin d'une couche de calcaire plus dur reposant sur les calcaires calloviens sous-jacents et plus fragiles. Son contour s'inscrivait dans un trapèze rectangle (hauteur = 1,44, bases = 2,45 et 2) ;

son épaisseur allait de 0,35 à 0,45 ; le contour était curieusement dentelé par suite du rapprochement d'encoches demi-cylindriques dues à l'érosion.

Gardes. — Fouillé avec le plus grand soin par Mlle G. Henri-Martin, le gisement de La Quina n'a pas fini de livrer des documents importants. En 1961, le niveau à pointes à base fendue aurignaciennes a donné un bois de Renne, long de 0 m. 50 présentant deux perforations à angle droit, sortes de mortaises, il ne s'agit pas d'un « bâton de commandement » ; l'objet fait songer à un élément de cadre, dans lequel deux pièces de raccord auraient été fixées.

La couche fluviatile de base a livré un coup de poing triangulaire, forme exceptionnelle dans cette couche.

Les fouilles de 1962 ont confirmé la présence de l'Aurignacien à pointes à base fendue — du Châtelperronien — d'un Moustérien, à débitage tantôt moustérien, tantôt levalloisien, avec pièces cochées ou à denticules et avec ossements sciés, cochés, creusés de cupules, en spatule ou en fourche — , de 2 Prémoustériens à industrie apparentée au Tayacien.

La coupe de 1963 montre très nettement la couche atteignant la paroi de l'abri et correspondant à un habitat moustérien établi au- dessus des formations de pente ; elle a donné des éclats levalloisiens, des burins, des pièces denticulées, des pièces indéfinissables, sortes d'ancêtres de grattoirs-museaux ; l'ensemble fait penser à un passage au Châtelperronien. La datation de charbons par le C14 est de 36.000 av. J.-C. environ. L'Aurignacien est daté de 30.000 environ. Près de la route, il est