Circonscription de Haute et Basse Normandie. M. E. Bonifay, Directeur.
Calvados
Soumont-Saint-Quentin. — M. B. Edeine a poursuivi, en 1965 et en 1966, l'étude du site de la Brèche-au- Diable (ou Mont-Joly). Les travaux importants effectués durant ces deux dernières années sur ces gisements ont permis la découverte d'un fond de cabane néolithique, chasséen sans doute. Il a donné de la poterie et un outillage lithique de technique campi- gnienne, mais dont l'étude n'est pas terminée. D'autre part, la poursuite des fouilles dans le sondage XVII (chasséen) a permis à M. Edeine de faire une étude stratigraphique et archéologique d'une importante séquence chasséenne qui apportera des précisions très intéressantes sur cette civilisation et son évolution en Normandie.
Au lieu-dit Les Longrais, M. B. Edeine a ouvert, en 1966, un grand chantier de 2.000 mètres carrés à la suite des indications fournies par des sondages effectués en 1965. Cinq foyers ont été mis au jour, dont l'un a livré un tesson de poterie décorée d'un type classique du Rubané récent du Bassin parisien (fig. 1) ; des trous de poteaux et des fosses ont été également découverts, ainsi qu'une structure se prolongeant sur plus de 100 m (fossé étroit et murette en clayonnage). Au cours des mêmes travaux ont été découverts des indices paraissant montrer l'existence en ce point d'un campement de plein air du Paléolithique supérieur : atelier de taille, autour d'un foyer, cache souterraine d'ocre rouge, ainsi qu'une dent de mammouth. Il existe également sur ce site quelques pièces lithiques isolées du Moustérien.
Fontenay-le-Marmion. — Les travaux de restauration du tumulus de La Hogue se poursuivent sous la direction de M. Lagnel, après l'acquisition du terrain par l'État. Une nouvelle clôture a été installée, un débroussaillage a été effectué et divers travaux de consolidation sont en cours.
A proximité du tumulus de La Hogue se trouve un deuxième monument du même type, mais moins bien conservé, qui avait été fouillé par Sausse en 1895 ; ce tumulus, dit de la Hoguetle, est en cours d'étude par MM. Gaillaud et Lagnel. Les fouilles exécutées depuis 1964 ont mis au jour des structures présentant de grandes analogies avec celles du tumulus de la Hogue, distant seulement de 600 m. Il s'agit de dolmens à couloir disposés de façon rayonnante. Cinq chambres ont été dégagées, avec leurs couloirs ; une sixième est en cours de fouilles (fig. 2). La masse du galgal est constituée de lits successifs de pierres calcaires posées à plat, dont le parement externe est bien appareillé de même que les parois des chambres. Seules les structures basses du monument sont conservées. Chacune des chambres contenait de quatre à six squelettes, placés généralement en position repliée. Le mobilier est très pauvre, mais auprès de certains squelettes se trouvaient quelques outils en silex (couteaux à dos ou éclats lamellaires). Au pied du parement externe nord du monument ont été mis au jour les fragments d'un petit vase à fond rond de type chasséen. C'est le laboratoire d'Anthropologie de l'École nationale de Médecine et de Pharmacie de Gaen qui a recueilli le matériel osseux pour l'étude anthropologique.
