LE SITE ARCHÉOLOGIQUE DU DOLMEN DE VILLAINE A SUBLAINES (Indre-et-Loire)
Première Partie (NÉOLITHIQUE, ÂGE DU BRONZE)
II ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE
par Raymond RIQUET
Les ossements humains récoltés par G. Gordier se rapportent à deux ensembles chronologiques éloignés de quelque 2 500 ans119.
Le premier lot provient du « dolmen » de Sublaines saccagé, « fouillé » et dynamité. On est surpris qu'en dépit d'antécédents aussi peu favorables, la reprise de Gordier ait produit plusieurs caisses d'ossements, parfois intacts. Il y a là un exemple encourageant à condition de ne pas oublier des mois de fouilles assez désespérantes et des mois de reconstitution des pièces osseuses. Tous les crânes sans exception ont été reconstruits ou complétés avec des fragments éloignés les uns des autres.
Le second lot comprend les squelettes exhumés des tombes mérovingiennes alignées autour du dolmen120.
Étude démographique
Gomme il y a toujours discordance entre les données tirées du squelette et celles que fournissent les dents, je précise qu'il faut, en règle générale, tabler sur les dents, qui se conservent beaucoup
119. Nous avons laissé de côté les sujets 1 et 1 bis, en dépit de l'intérêt que présente leur position excentrique. Leur reconstruction s'est avérée impossible.
Le n° 1 correspond à une femme âgée dont la tête, assez volumineuse, indique la dolichocéphalie franche. La voûte crânienne paraît peu élevée. D'après les os longs, la taille paraît médiocre. La mandibule a perdu 6 dents anté mortem, ce qui a entraîné une résorption du bourrelet alvéolaire supérieur. Ce sujet n° 1 n'est certainement pas un Néolithique égaré, mais par sa mauvaise conservation, son absence totale de fossilisation et l'aspect de sa denture, il ressemble aux Mérovingiens.
Le n° 1 bis correspond au squelette très détérioré d'un enfant d'environ 5 ans, dont la denture seule présente quelque intérêt puisqu'elle seule nous permet de fixer l'âge.
120. A paraître dans Gallia.
Gallia Préhistoire, Tome 15, 1972, 1.