TOMBE NÉOLITHIQUE DE GERMIGNAG

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V ANTHROPOLOGIE

par Raymond RIQUET et André GILBERT

Parmi les centaines de menus fragments qui nous furent confiés, la plus grande partie ne permettait aucune identification sérieuse tant par le faible volume des pièces que par leur détérioration par les racines et les acides humiques. Pour des raisons d'évidente commodité d'exposition nous étudierons séparément ce qui relève du squelette et ce qui reste des dents.

En ce qui concerne le squelette la pièce la plus intéressante se réduit à un morceau d'occipital présentant les caractères suivants : minceur de l'os, faibles diamètres, crêtes nuchales peu développées, aplatissement général.

La probabilité est en faveur du sexe féminin et, dans une moindre mesure, de la brachycrânie à cause de l'aplatissement de l'occipital.

Parmi le squelette post-céphalique nous avons pu individualiser :

un tronçon diaphysaire fémoral droit, dont la ligne âpre est peu développée (diamètre sagittal : 24 mm ; diamètre transversal : 22 mm) ;

un fragment diaphysaire humerai droit, sensiblement plus gracile et pouvant appartenir à un jeune ;

de menues portions de deux tibias reconnais- sablés à leur crête antérieure ;

deux pédicules d'acromions de médiocre volume ;

des fragments de phalanges de petite taille.

Ce qui subiste du squelette post-céphalique, malgré l'extrême réduction de l'information accessible, permet quelques conclusions.

Il n'y a sur les ossements aucune trace d'incinération même partielle, ni ces traces d'oxydes de cuivre ou de fer qui permettent parfois de compléter ou de corriger les aperçus chronologiques tirés de l'étude du mobilier.

L'idée que ces ossements puissent provenir d'une tombe collective paraît exclue, sauf dans le cas où on aurait vidé une tombe collective pour procéder à une sépulture individuelle. Gela se voit assez souvent.

On ne peut pas penser non plus à une sépulture strictement individuelle. Il y a, en effet, à Germignac, les vestiges de deux sujets. L'un féminin, adulte, mais encore jeune puisque les fragments suturaux ne sont jamais engrenés, l'autre n'ayant certainement pas atteint l'âge adulte.

Les dents vont permettre d'apporter quelques précisions. D'abord le décompte. Nous avons identifié : 4 incisives supérieures dont 3 gauches (2 I 2 et 1 I 1) et 1 droite (II),— 2 canines gauches (1 supérieure et 1 inférieure), — 8 prémolaires dont 4 droites et 4 gauches. Parmi les prémolaires droites nous avons 2 P 1 (sup. et inf.) et 2 P 2 (sup. et inf.). Parmi les prémolaires gauches nous avons aussi 2 P 1 et 2 P 2 mais 1 P 2 inférieure aux canaux radicu- laires largement ouverts est visiblement en pleine évolution et correspond à un sujet de 9 à 10 ans.

12 molaires se répartissant comme suit : 2 molaires lactéales (d. et g.) confirmant la présence d'un enfant. — 6 molaires supérieures dont 2 M 1 (d. et g.), 3 M 2 (dont 2 d. et 1 g.) et 1 M 3 g. — 4 molaires inférieures dont 2 M 1 et 2 M 2 (d. et g.).

Au total nous n'avons que 26 dents là où nous pouvions en espérer 56 (32 pour l'adulte et 24 pour l'enfant de moins de 12 ans). Il y a donc un important déficit. Ce déficit provient probablement de la destruction dans le sol comme pour beaucoup de fragments sque- lettiques dont on a parlé. Pour les dents on peut voir une preuve supplémentaire de l'hypothèse envisagée dans les altérations du collet, singulièrement rétréci, et dans les craquelures de l'émail.