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Dubar (Claude). - La crise des identités. L'interprétation d'une mutation

[compte-rendu]

Année 2002 139 pp. 158-162
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DUBAR (Claude). - La crise des identités. L'interprétation d'une mutation. Paris : PUF (Le lien social, VII), 2000. - 239 p.

Ce livre est une étape importante de la recherche sociologique de Claude Dubar à propos des processus et phénomènes identitaires (1).

L'ouvrage, organisé en cinq chapitres, revisite les travaux de Norbert Elias, de Max Weber, de Marx et Engels, pour dégager, sur la longue durée, quatre formes identitaires (culturelle, reflexive, statutaire, narrative) en cours

de recomposition (ou de mutation) et en crises dès lors que les équilibres antérieurs sont rompus et que les devenirs sont incertains.

Le modèle conceptuel élaboré au chapitre I guide l'analyse, à partir de la littérature sociologique récente, de crises identitaires « sectorielles », dans les domaines de la famille et des rapports sexués (chapitre II), du travail et de la vie professionnelle (chapitre III), des engagements socio-spirituels et socio-politiques (chapitre IV). Le chapitre V, consacré à la construction et aux crises de l'identité personnelle, entrecroise les crises « sectorielles » et leurs conséquences possibles.

L'identité ? De quoi s'agit-il ? Claude Dubar, dans une introduction très dense (pp. 1-13), précise d'emblée sa posture philosophique, sa conceptualisation centrale, sa position dans le champ sociologique et celui des sciences humaines, et l'analyse qu'il souhaite faire des crises identitaires et des évolutions conjointes de la société française depuis les années 1970.

• L'identité, « mot-valise » selon l'auteur, renvoie d'abord à un positionnement philosophique. À la posture « essentialiste », où l'identité serait substance, mêmeté, in fine destin (cf. Parménide), Claude Dubar oppose, pour l'adopter, une posture « nominaliste », « existentialiste » où l'identité est le résultat, contingent, provisoire, de processus de changements (cf. Heraclite).

Si l'identité relève de processus, il faut alors la penser en termes d'identification en distinguant d'abord, dans la lignée de la Socialisation (1991), les identifications attribuées (identités pour autrui) et les identifications revendiquées (identités pour soi). Les identités, comme résultantes de processus d'identification, supposent l'altérité et des transactions plus ou moins réussies, objectivement et subjectivement, entre identités attribuées et identités revendiquées.

Ces identifications supposent aussi des systèmes d'appellations, historiquement variables, faits de catégorisations sociales collectives retraduites, ré-appropriées, psy- chiquement, par des sujets sociaux singuliers. Dès lors la recherche de formes identitaires, conçues comme agencement historique et social de modes de désignations, d'appartenances, et comme relations entre processus d'identification pour soi et pour autrui, conduit Claude Dubar à formuler une première hypothèse centrale :

« // existe un mouvement historique, à la fois très ancien et très incertain, de passage d'un certain mode d'identification à un autre. Il s'agit, plus précisément, de processus historiques, à la fois collectifs et individuels, qui modifient la

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