Des gestes pour lire
Patrick Borowski
L'apprentissage de la lecture s'appuie à l'école élémentaire essentiellement sur la différenciation code oral / code écrit ainsi que sur une approche linguistique et culturelle des textes. Ce cadre fait cependant peu de place à un ensemble de microcompétences (probablement en raison de leurs procédures d'élaboration artisanales) qui loin d'être anodines permettent, lorsqu'on les maîtrise, l'exercice d'une relation personnelle au texte. Lire un texte long ne requiert-il pas en effet l'apprentissage de compétences spécifiques qui, à défaut, seraient génératrices d'insécurité textuelle (1) ? Nous avons ainsi proposé à des élèves de CP trois situations propices à étayer la compréhension et l'interprétation d'albums, à savoir : baliser l'arrêt d'une lecture et sa
reprise, surligner dans un texte l'information estimée importante et annoter une lecture. Nous voudrions procéder dans la suite de cet article à la présentation des observations recueillies auprès de ces élèves.
Susciter l'activité de rétention
La plupart des manuels de lecture de CP proposent des textes construits de manière à faire l'objet d'une séance unique de travail. Si ce dispositif peut à maints égards paraître plus confortable pour l'apprentissage, il omet cependant que la complexité est première et que le discours narratif, puisque c'est celui-là qui est massivement offert à l'apprenti
Revue Française de Pédagogie, n° 142, janvier-février-mars, 33-43
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