Pourquoi les jeunes Français
ont-ils à 15 ans
des compétences inférieures
à celles de jeunes d'autres pays ?
Denis Meuret
Il importe d'être attentif à la place de la France dans les comparaisons internationales des compétences des élèves, non par inclination pour la compétition, mais parce que ce qui y est comparé est la capacité de chaque nation de transmettre à ses enfants des compétences qui leur sont nécessaires pour continuer d'apprendre, pour maîtriser leur propre vie et leur participation à la société.
L'évaluation internationale entreprise sous l'égide de l'OCDE, PISA (Programme for International Student Assessment, cf. annexe 1) a mesuré en 2000 les compétences des élèves de 15 ans en compréhension de l'écrit, mathématiques et sciences dans 32 pays. Ces capacités sont des connaissances mais
aussi la capacité de les appliquer à diverses situations de la vie ou de l'apprentissage. Il s'agit par exemple de savoir dans quelle mesure les élèves sont capables d'un « usage fonctionnel des connaissances mathématiques, plutôt que de seulement les maîtriser dans le cadre des programmes scolaires » ou encore « la capacité de comprendre, d'utiliser des textes écrits et de réfléchir dessus de façon à atteindre ses buts, à développer ses compétences et son potentiel et de participer à la société (1) ».
En bref, que « la France » fasse moins bien que « le Royaume-Uni » n'est pas grave en soi, mais que les élèves français soient, en termes de compétences, plutôt moins bien armés pour la vie que les élèves de
Revue Française de Pédagogie, n° 142, janvier-février-mars 2003, 89-104
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