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Le petit pont en bois de notre village

[article]

Année 2006 79 pp. 293-303
Fait partie d'un numéro thématique : Des faits et des gestes. Le parti pris du document, 2
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Zhang Zezhong

Le petit pont en bois de notre village

Au milieu de notre village coule une petite rivière si claire qu’on en voit le fond, un petit pont en bois l’enjambe. Avec l’été, dès l’ouverture du manteau de la nuit, les villageois viennent s’asseoir sur le pont pour prendre le frais ; avec l’hiver, surtout à la morte-saison, dès l’apparition du soleil, ils viennent s’y assembler, assis ou bien debout ou encore accroupis, ils se partagent la douceur du soleil ; le pont a l’air d’un bateau rempli d’hommes. Qu’il s’agisse d’y aller se reposer, prendre le frais ou s’exposer au soleil, ils ont l’habitude de dire qu’ils «s’assoient sur le pont » . Il y a longtemps, paraît-il, «s’asseoir sur le pont » était un élément substantiel de notre vie Dong. Quand les gens y prenaient place, regard proche, écoute lointaine, l’édifice prenait des allures de théâtre. Qui enseignait ou apprenait à chanter, qui chantait, qui jouait du pipa, qui de la flûte Dong ; amusements, propos sur les activités agricoles ou sur des choses vues et entendues par-delà les montagnes : rien ne manquait. Aussi loin que ma mémoire remonte, j’ai toujours voué une grande affection au petit pont en bois de notre village, aimant aussi venir m’y asseoir. Assez simple à l’origine, il doit son allure d’aujourd’hui à sa reconstruction l’année de mes sept ans. Je me souviens que le jour où l’on s’est mis à le bâtir, avant que le soleil ait point, tous les habitants, hommes et femmes, jeunes et vieux, s’étaient retrouvés sur le vieux pont. Celui qui proclame l’ouverture des travaux est Sanmaogong 1. Campé au milieu du pont, il lance à l’assemblée : «Villageois, nous entreprenons aujourd’hui la construction d’un nouveau pont, que ceux qui ont de l’argent en donnent, que ceux qui ont de la force en déploient... » Sous son menton ont poussé trois poils de barbe, qui s’agitent quand il parle, et s’animent encore davantage et plus joliment lorsqu’il tient des propos heureux. Mes copains et moi ne pouvons nous retenir de rire sous cape. Mais aucun d’entre nous ne le fait franchement, nous savons que 293

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