Escalade et territoire : des procédés symboliques d'appropriation d'un espace public
Eric de Léséleuc Université de Montpellier, Laboratoire GP3S Q6E 2416) e.deleseleuc@univ-montp 1 .fr
La bibliographie est présentée en page 103
L' évocation de la haute montagne est toujours une invitation aux voyages, dans le temps et dans l'espace. Depuis plus deux siècles, en effet, les alpinistes proposent inlassablement la découverte d'espaces de plus en plus lointains, de plus en plus vastes et de plus en plus inaccessibles. L'histoire de l'alpinisme nous avait ainsi habituée à percevoir un espace en perpétuelle ouverture.
Aujourd'hui, l'image de la montagne, et de son immensité, n'est plus nécessaire à la pratique de l'escalade. Les « varappeurs » des montagnes laissent la place aux « grimpeurs » des villes qui investissent les rochers bordant les cités urbaines. L'analyse d'une falaise du sud de la France montre que de nouveaux rapports à l'espace se nouent dans ces processus de migration. Plus local, plus restreint, plus fermé, celui-ci est l'enjeu de définition et d'appropriation qui interrogent le sens des mutations qui traversent certaines activités physiques contemporaines.
Les pratiques sportives actuelles sont le théâtre de profondes mutations. A un moment où le « sport » se développe à l'échelle du monde, il se trouve des lieux où les modèles
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La revue de géographie alpine 2004 №4