The photographic works Río abajo (Drifting away, 2008) and Sudarios (Shrouds, 2011) by the Colombian artist Erika Diettes depict the violence of the armed conflicts of the last five decades in Colombia, through the nil produced by the enforced disappearance: the physical nothingness of the missing person, any trace of whom was erased, and the void of the crimes and their victims, left in oblivion. In a constant tension between absence and presence, the exhibitions show the emptiness left by the missing persons and the infinite suffering of their families, who are incapable to begin their process of mourning ; but they also return to them the elusive corpse in a symbolic way, by shaping a metonymical trace of the missing body. The art becomes a dignifying moral reparation, since it allows metaphoric funeral rites and the process of mourning. Furthermore, the exhibitions in sacred spaces such as temples and churches transcend the trace and transform it into a relic which, in a Christlike way, makes the missing person present. This immanent presence challenges the supreme violence of oblivion. Erika Diettes creates aura-pictures which build, protect and pass on a Colombian memory of the enforced disappearance
Les œuvres photographiques Río abajo (2008) et Sudarios (2011) de la Colombienne Erika Diettes représentent la violence des conflits armés de ces cinq dernières décennies en Colombie, à travers la néantisation à l’œuvre dans la disparition forcée, la néantisation physique des disparus dont toute trace a été effacée et la néantisation par l’oubli des crimes commis et de leurs victimes. Dans une constante tension entre absence et présence, les expositions captent le vide laissé par les disparus et la souffrance infinie de leurs proches, incapables d’entamer leur travail de deuil. Mais elles rendent aussi symboliquement à ceux-ci le corps introuvable, en façonnant une trace métonymique de la dépouille là où il n’y en a plus. L’art devient alors réparation, en permettant la mise en place métaphorique des rites funéraires et du travail de deuil. De surcroît, la mise en scène des photographies dans des églises, espaces sacrés, permet de transcender la trace qui devient relique, par laquelle le défunt prend une dimension quasi christique, en ce sens que l’absence devient présence, une présence immanente qui défie la violence suprême de l’oubli. Erika Diettes crée des figures auratiques qui contribuent à construire une mémoire colombienne de la disparition forcée, à la préserver et à la transmettre
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