Chr. SCHOULL»

HAUSSMANN, PRÉFET DE LA GIRONDE

La personnalité d'Haussmann a été et reste très discutée. Les se sont surtout intéressés au préfet de la Seine et l'ont comme le modèle de l'administrateur du Second Empire. Hauss- mann, bordelais, peut cependant apporter quelques perspectives nouvelles sur Haussmann parisien : c'est en effet, de la Gironde qu'il est parti pour être nommé dans la Seine en juin 1853.

Outre les dossiers des Archives nationales, en particulier le dossier personnel d'Haussmann, les Archives bordelaises nous ont fourni de très précieux documents, notamment le « Memorandum » d'Antoine Gautier. Par contre, les Mémoires d'Haussmann, trop souvent utilisés comme document principal, ne peuvent être consultés qu'avec précaution. L'auteur s'y montre fort peu soucieux d'exactitude, très préoccupé de son propre panégyrique, trahi par sa mémoire des faits, peu équitable dans ses jugements sur des adversaires, muet à propos des accusations gênantes que les documents nous présentent. Nous devons beaucoup dans les pages qui suivent au travail de M. A. Charles : La Révolution de 18^8 et la Seconde République à Bordeaux et dans le département de la Gironde. Mais une critique serrée des documents, en même temps que des recherches plus poussées, nous ont conduit à des parfois très différentes de celles que l'on trouve dans cet ouvrage1.

Le 26 novembre 1851, Haussmann était nommé préfet du de la Gironde. ? n'y était pas inconnu. ? avait épousé en 1838 une jeune fille de la grande bourgeoisie girondine, de la famille protestante des La Harpe. ? avait occupé le poste de sous-préfet de Blaye de 1841 à 1848, et celui de président du Conseil de Préfecture de la Gironde en 1848-1849. ? possédait de nombreuses propriétés en Lot-et-Garonne et Gironde.

C'était un administrateur discuté. A sa charge demeuraient quelques affaires douteuses dont il n'était pas sorti blanchi, à Blaye et à