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Frankfurt / Main

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L'EXPERIENCE REVOLUTIONNAIRE DES IDEOLOGUES^

ET LEURS THEORIES SEMIOTIQUES ET LINGUISTIQUES.

Une des questions les plus débattues dans l'historiographie des sciences est celle de savoir comment décrire les rapports entre l'histoire des sciences et l'histoire sociale. Toutes les positions sont représentées : certains chercheurs attribuent une importance toute particulière aux conditions extra-scientifiques du développement des sciences; d'autres ont tendance à laisser de côté l'environnement politico-social de la science, sauf dans le cas où celui-ci apparaît directement dans les textes scientifiques mêmes. L'historiographe, dans son travail quotidien, connaît bien le problème : souvent les rapports ne sont que trop plausibles , et pourtant il est difficile de retracer ces rapports en détail. Nous nous proposons d'examiner les rapports entre l'expérience politique des Idéologues et leurs théories linguistiques à titre d'exemple, pour illustrer la difficulté esquissée ci-dessus.

Tout d'abord : qui sont les Idéologues? (1) La réponse n'est pas évidente du tout. On a rapproché ce groupe de philosophes des rédacteurs de la Décade et des membres de la "Société des Observateurs des Hommes". Il n'est pas facile du tout de démêler les identités des groupements. Le problème se complique encore si l'on considère la période avant Thermidor. Veut-on identifier des personnages tels que Mirabeau, Sieyès, Condorcet, Chénier, Daunou aux Idéologues? Concernant Daunou et Condorcet, la réponse n'est pas tellement difficile.

Ensuite : que faut-il entendre par "expérience révolutionnaire"? Nous pensons que, dans notre perspective, il conviendrait d'examiner trois questions :

1. Qu'ont fait les (futurs?) Idéologues durant la Révolution, avant 1792, durant l'hiver 1792/93 et durant la Terreur?