TOLEDE EN 1639

Par Julian MONTEMAYOR Membre de la Section Scientifique

Peu d'éléments sont aussi précieux qu'un dénombrement de population pour connaître l'état d'une ville à un moment donné. Moyen couramment utilisé aujourd'hui, il l'était aussi dans l'Espagne du Siècle d'Or, surtout pour des raisons fiscales. Pourtant il faut remarquer que si le XVIe et le XVIIIe s. sont prodigues en recensements, le XVIIe a constitué un hiatus en la matière. Comme l'écrit Felipe Ruiz Martin "en sortant du XVIe s. et en entrant dans le XVIIe s., celui qui travaille sur des documents administratifs — surtout financiers ou fiscaux- ressent une sensation semblable à celle qu'il éprouve quittant unjour de soleil radieux pour passer dans l'obscurité d'une nuit semée de quelques clartés sporadiques"1. Cela se vérifie parfaitement pour Tolède qui, sous les règnes de Charles Quint et Philippe II, voit ses habitants plusieurs fois comptés. Puis plus rien si ce n'est le chiffre de 5 000 vecinos avancé pour 1640. Cette estimation est sans doute proche de la réalité mais trop arrondie pour être le fruit d'une enquête minutieuse. Cela était d'autant plus regrettable qu'aucune information d'ensemble et précise sur la composition de la population quand la crise a abattu la ville n'était disponible.

Fort heureusement les Archives municipales de Tolède recèlent un