LA PROPRIÉTÉ URBAINE ECCLÉSIASTIQUE
EN VIEILLE CASTILLE : L'EXEMPLE DE LA VILLE DE LÉON (1750-1821).
Par Jean-Marc BUIGUES Membre de la section scientifique
Lexicographes, mais aussi chercheurs en sciences humaines, ont donné de multiples définitions de la ville. Mon intention n'est pas d'ajouter une définition de plus à une liste déjà longue, mais simplement de préciser sur quel terrain j'entends l'étudier. Elle suscite, en tant qu'espace construit et habité, au moins deux champs d'étude complémentaires: la propriété et l'organisation spatiale. Les limites d'un article ne permettant pas d'envisager une étude exhaustive, je n'aborderai ici que le thème de la propriété, et encore sous le seul angle de la propriété ecclésiastique à la fin de l'Ancien Régime dans la ville de Léon. Parallèlement, une de mes préoccupations constantes sera de mesurer l'impact des premiers décrets de vente des biens de mainmorte, entre Charles IV et le Trienio Liberal, sur la structure de la propriété urbaine l. Rappelons, à grands traits, l'essentiel de la législation.
1. C'est Richard Herr qui le premier a souligné l'importance des premières mesures de ventes de biens de mainmorte dans deux articles: «Hacia el derrumbo del Antiguo Régimen: crisis fiscal y desamortizaciôn bajo Carlos IV», Moneda y Crédito, n° 118, septembre 1971, p. 37-100; «La vente des propriétés de mainmorte en Espagne, 1798- 1808», Annales E.S.C., Paris, 1974, n° 1, p. 215-228. La propriété urbaine n'y était pas abordée. On trouvera une bibliographie de la question dans l'article de German Rueda Hernanz, «Bibliografia sobre el proceso desamortizador en Espana», Agricultura y Sociedad, 1981, n° 19, p. 215-247. Cette bibliographie n'a pas été, à ma connaissance, remise à jour. Bien que portant sur les desamortizaciones de Mendizâbal et de Madoz, deux articles plus récents confirment la quasi inexistence de travaux sur les ventes en milieu urbain. Il s'agit de l'article de German Rueda Hernanz, «La bibliografia sobre la desamortizaciôn de Mendizâbal: realidades y proyectos», et de l'article de Félix Castrillejo Ibânez, «Bibliografia sobre la desamortizaciôn de Madoz», tous deux parus
Mélanges de la Casa de Velâzquez (= M.C. V.), 1990, t. XXVI (2), p. 63-101.
