Couverture fascicule

Simon R. Doubleday. — The Lara Family. Crown and Nobility in Medieval Spain. Cambridge (Mass.) Londres, Harvard Univ. Press, 2001 (Harvard Historical Studies, 141)

[compte-rendu]

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S.R. Doubleday nous décrit ici l'histoire d'une grande famille de la noblesse castillane, depuis son premier représentant identifié, Gonzalo Nûnez (t ca 1106), jusqu'à la mort en 1352 de son dernier héritier mâle, Nuno, jeune fils de Juan Nûnez III. Ce livre, heureusement augmenté d'un glossaire et d'un index nominum et rerum, n'est pourtant pas une simple monographie familiale ; comme l'indique son sous-titre, il s'agit d'une étude plus spécifiquement consacrée aux relations entre les Lara et la royauté. Les nombreux travaux sur la noblesse, notamment ceux de M.-C. Gerbet, S. De Moxô et S. Barton, ont permis à l'A. de mettre en perspective cette histoire, à bien des égards significative de la noblesse castillane.

Regrettons cependant que ces travaux antérieurs ne soient pas systématiquement réunis en une bibliographie, à laquelle il faudrait ajouter le livre d'Ernesto Pastor Diaz de Garayo, Castilla en el trânsito de la Antiguedad al Feudalismo : poblamiento, poder politico y estructura social del Arlanza al Duero (siglos VII-XI) (Valladolid, 1996). L'A. a aussi ignoré l'édition récente de YHistoria de rébus Hispanie de Rodrigo Jiménez de Rada par J.F. Valverde, parue en 1987 (Corpus Christianorum, Continuatio Mediaevalis, 72), ainsi que celle de la Chronica Adefonsi impe- ratoris par A. Maya Sânchez, parue en 1990 (Chronica Hispana saeculi XII, Corpus Christianorum, Continuatio Mediaevalis, 71). Regrettons aussi l'absence de définition préalable de la noblesse, car si l'A. insiste à juste titre sur ses fréquents conflits avec le roi, il oublie de rappeler son statut, essentiellement caractérisé par le service de l'État comme l'a brillamment démontré K.F. Werner pour l'espace franc (Naissance de la noblesse : l'essor des élites politiques en Europe, Paris, 1998).

Les Lara connaissent une remarquable ascension politique et sociale entre la fin du xie s. et le début du xme s., puis un lent déclin à partir du règne de Ferdinand III (1217-1252). Sur quoi repose la puissance de cette famille ? Non pas sur son patrimoine, somme toute toujours modeste, mais sur son influence à la cour royale et sur les tenancias concédées par le souverain, en premier lieu celle de Lara, située au sud de Burgos. Ces concessions temporaires et révocables — systématiquement recensées et localisées par l'A. — font de leur titulaire un délégué du roi, y compris en matière fiscale. Mais le roi dispose toujours de ces « honneurs », et n'hésite pas en 1130 à les reprendre au remuant Pedro Gonzalez.

Le premier représentant de cette famille, Gonzalo Nûnez, peut donc à juste titre être qualifié de « nouvel homme » (p. 19), au service de son illustre souverain, Alphonse VI, à l'instar de ses deux fils Pedro Gonzalez (t 1130) et Rodrigo Gonzalez (t ca 1143). L'ascension de cette famille se poursuit sous Alphonse VII et Alphonse VIII, jusqu'à son apogée au début du xme s. Son déclin postérieur, provoqué en bonne partie par l'hostilité des rois, notamment Alphonse XI et Pierre le Cruel, participe alors pleinement de la progressive disparition de l'ancienne noblesse,

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