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II faut repenser

es indicateurs de la qualité

de l'enseignement

Bernard Ernst, Rémi Clignet

Nous appuyant sur des données recueillies en 1990-91 auprès des élèves de la dernière année d'études primaires du système public malgache, de leurs maîtres et de leurs directeurs d'école, nous plaidons ici pour la révision des indicateurs de la qualité de l'enseignement généralement employés par les administrations nationales comme par les organismes internationaux. L'importance indue qu'un certain type d'économistes accorde aux seuls critères de réussite inspire notre démarche.

En adoptant le mode de lecture « externaliste » évoqué par Merton (1973), nous insisterons sur le fait que les indicateurs retenus jusqu'à présent sont symboliques de la « Société Abstraite »

contemporaine (Zidjerveld, 1970). La monétarisa- tion généralisée des rapports sociaux touche également le monde de l'école dont elle gomme la spécificité. Les indicateurs utilisés ne disent rien aux administrateurs ou aux enseignants sur ce qu'ils doivent faire concrètement pour rendre la vie scolaire plus attrayante et plus efficace.

En adoptant le mode de lecture « internaliste » de Merton, nous constaterons également que si les indicateurs de la qualité de l'enseignement reflètent l'assimilation de la notion d'école à celle d'usine ou d'entreprise, le caractère insuffisamment explicatif de la métaphore sous-jacente vient de ce qu'elle est « figée ». (1) Dans la mesure où les emprunts faits au modèle « usine » ou « entre-

Revue Française de Pédagogie, n° 116, juillet-août-septembre 1996, 77-92

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