Couverture fascicule

Houssaye (Jean) (dir.). — La Pédagogie : une encyclopédie pour aujourd'hui

[compte-rendu]

Année 1995 111 pp. 122-124
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 122

HOUSSAYE (Jean) (dir.). — La Pédagogie : une encyclopédie pour aujourd'hui. — Paris : ESF 1993. — 352 p. — (Pédagogies).

Il est de bon ton de critiquer l'école, les enseignants, de prendre l'institution scolaire pour le bouc émissaire « ce pelé, ce galeux » (vers célèbre s'il en est !) ; mais il est très agréable de pouvoir ouvrir un livre de pédagogie et, de surplus, une «encyclopédie» pédagogique pour aujourd'hui. Si l'on ajoute que les auteurs qui ont travaillé sous la direction de Jean Houssaye sont, en majorité, de jeunes auteurs, on est traversé par un sentiment de joie et d'espérance.

Le livre La pédagogie : une encyclopédie pour aujourd'hui est écrit par 24 éducateurs-pédagogues et structuré par le chapitre initial dû au coordinateur J. Houssaye et son fameux « triangle pédagogique ». D'où les trois parties principales qui correspondent symboliquement aux trois côtés du triangle :

— du côté du processus « enseigner » (7 chapitres),

— du côté du processus «former » (8 chapitres),

— du côté du processus « apprendre » (9 chapitres).

Une post-face écrite par Daniel Hameline sur L'école, le pédagogue et le professeur termine la série des chapitres ; un index thématique et un index nominal rendent la consultation pointilliste plus facile.

Jean Houssaye commence par présenter sa définition de la pédagogie : C'est l'enveloppement mutuel et dialectique de la théorie et de la pratique éducatives par la même personne, sur la même personne. Le pédagogue est un

ticien-théoricien de l'action éducative. Il cherche à conjoindre la théorie et la pratique à partir de sa propre action, à obtenir une conjonction parfaite de l'une et de l'autre, tâche à la fois indispensable et impossible en totalité (sinon il y aurait extinction de la pédagogie) (p. 13). Le livre n'a pas, d'ailleurs, pour objet de présenter soit une méthode, soit des techniques efficaces, soit de donner des règles de conduite à l'éducateur ; « nous allons nous situer en deçà de ces réalisations (l'auteur fait allusion aux grandes méthodes telles que celles de Pestalozzi, Montes- sori, Decroly, Freinet...) dans une propédeutique qui ne cherche qu'à présenter les différents matériaux du chantier pédagogique. Libre ensuite à chacun de se contenter d'utiliser tel ou tel élément, ou de se rapprocher par la suite d'une configuration pédagogique plus spécifique qui lui semblera adaptée à ces aspects ou de tenter (pourquoi pas ?) de bâtir lui-même tant pratiquement que théoriquement un nouvel assemblage pédagogique (auquel cas, il aura vraiment «produit» de la pédagogie) » (p. 14).

La clef de voûte du livre est donc constituée par ce modèle appelé par l'auteur le triangle pédagogique — en

référence d'ailleurs à ses anciens travaux — , modèle qui cherche à définir comment fonctionne la situation pédagogique. Et l'auteur précise lui-même dans les termes suivants : La situation pédagogique peut être définie comme un triangle composé de trois éléments, le savoir, le professeur et les élèves, dont deux se constituent comme sujets tandis que le troisième doit accepter la place du mort ou, à défaut, se mettre à faire le fou (p. 15). L'image est attrayante ; on peut pourtant se demander si les allusions au jeu d'échec et au bridge sont parfaitement pertinentes. Surtout quand, par la suite, l'auteur semble prendre au pied de la lettre les mots utilisés et qu'il parle explicitement d'exclusion, toute relative certes, mais d'exclusion quand même : Toute pédagogie est articulée sur la relation privilégiée entre deux des trois éléments à l'exclusion du troisième avec qui cependant chaque élu doit maintenir des contacts (p. 15). Et l'on peut lire des affirmations qui peuvent faire réagir le lecteur :

Le processus « enseigner» est fondé sur la relation privilégiée entre le professeur et le savoir et l'attribution aux élèves de la place du mort.

Le processus «former » est fondé sur la relation privilégiée entre le professeur et les élèves et l'attribution au savoir de la place du mort.

Le processus « apprendre » est fondé sur la relation privilégiée entre les élèves et le savoir et l'attribution au professeur de la place du mort.

Il faut ajouter que les commentaires qui suivent ces affirmations nuancent quelque peu ces positions un peu brutales et permettent à l'auteur de situer, d'une façon

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw