Paris, Le Seuil, 1984. 18cm, 449p. Bibliogr. Index. Une somme Les amateurs la liront comme un roman vrai tandis que les connaisseurs apprécieront comme il se doit la masse informations ici rassemblées et données au lecteur sans pédanterie aucune puisque art de auteur est incorporer dans le fil même de son récit les titres ouvrages auxquels des notes bienvenues viennent par ailleurs rendre hommage Après avoir été adulée la Troisième République été si vivement vilipendée que J.M Mayeur excuse presque avoir consacré vingt-cinq ans de sa vie étudier et circonstance aggravante avoir trouvé quelque goût Grâce lui soit rendue il su trouver le point équilibre entre la louange et la critique admettre que si la Troisième mal fini elle avait bien commencé et que si elle été tant aimée est sans doute elle avait des qualités qui lui ont assuré de réelles assises populaires Ce livre nous rappelle quelques vérités simples que le débat politique aujourdhui devrait reprendre son compte en 1914 la gauche gouverné la France quasi sans partage condition de savoir que dans le langage du temps la division entre la gauche et la droite se faisait sur un critère idéologique qui était celui de la laïcité Ce qui manque la gauche est donc moins la tradition gouvernementale que expérience des alternances successives Quand elles se produiront dans entre-deux guerres on commen cera parler du dérèglement des institutions justement parce au clivage traditionnel de la laïcité qui assurant tant de succès électoraux avait enraciné la légitimité se substituait un clivage économique où les nécessités des alliances électorales allaient rencontre des exigences gou vernementales Cette distorsion alimentera tout le renouvellement de la pensée politique du début des années trente que les lecteurs contemporains de la Cinquième République liront avec un plaisir particulier Ecrasés par la montée des fascismes étrangers et la réplique antifasciste fran aise les non-conformistes de époque ont été jugés moins pour ce ils ont écrit sur le moment que pour ce que certains entre eux sont devenus dans la tourmente des années suivantes Lecteur attentif des textes originaux J.M Mayeur nous réserve quelques surprises ainsi en juillet 1933 la scission néo-socialiste est moins faite sur la question doctrinale de attitude face aux classes moyennes sur la prolétarisation desquelles Marcel Déat attirait justement attention du parti que sur le plus vieux débat interne aux partis socialistes qui est celui de la participation ou de la non-participation