Couverture fascicule

Régis Boyer, éd. trad. — Snorri Sturluson. La Saga de saint Olaf, tirée de la Heimskringla, 1983

[compte-rendu]

doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 295

Régis Boyer, éd. trad. — Snorri Sturluson. La Saga de saint Oîaf, tirée de la Heimskringla, Paris, Payot, 8°, 1983, 316 pp. (« Bibl. histor. »).

La Saga de saint Olaf dont Régis Boyer nous propose la traduction en langue française est le fleuron du recueil des sagas des rois de Norvège (Heimskringla) dans lequel elle fut insérée entre 1220 et 1230 par Snorri Sturluson (p. 16).

Ce dernier (1178-1241) est le plus grand écrivain de l'Islande médiévale dont la renommée est pourtant encore bien loin d'avoir franchi le cercle étroit des spécialistes ; il écrivit en vieux norrois et non en latin ! Il convient donc de remercier R. Boyer de sa traduction qui permet aux lecteurs français d'accéder à la connaissance d'une œuvre qui appartient par sa qualité au patrimoine culturel universel.

La Saga de saint Olaf a été écrite par Snorri Sturluson dans les années 1220/30 d'après la Saga d'Olafr, due à Stymir Karason, le savant qui fut son secrétaire. La vie de saint Olaf a inspiré très tôt les scaldes qui chantèrent à la fois les hauts faits du roi et du saint. On dénombre en effet au moins trois sagas différentes de saint Olaf avant 1230.

Celle de Snorri Sturluson compte 178 strophes soit quelque 1400 vers. Elle a été conçue pour initier les jeunes scaldes aux techniques raffinées de la poésie en vieux norrois menacée de disparaître sous les progrès du christianisme et du latin.

La saga est organisée autour de trois moments : le Viking, le roi et le saint (plan détaillé, p. 17-19). Les faits rapportés présentent une grande modernité ; Snorri Sturluson décrit l'homme tel qu'il fut, sans concession au genre littéraire de la Vit a. La sainteté n'est pas un état acquis ; elle se fait. Le « sale gosse, gros, vaniteux et porté sur les femmes » n'en est pas moins reconnu comme saint moins de deux ans après sa mort, le 31 août 1030, à la bataille de Stiklarstadir. L'Église commémore le souvenir du rex perpétuas Norvegiae les 29 juillet et 7 août.

L'ouvrage s'achève par un index des termes vieux norrois difficiles à traduire et que l'auteur a préféré conserver sous leur forme originelle dans sa traduction (p. 299-300) ; il est suivi d'une notice sur les bateaux vikings (p. 302-303) dans laquelle R. Boyer règle le sort du « monstre français » qu'est le mot « drakkar ».

Ce livre admirable permet à tous ceux qui ne connaissent pas le vieux norrois d'entrer en contact direct avec ces merveilleuses sagas. Qu'il nous soit permis d'en remercier très chaleureusement R. Boyer et de souhaiter qu'il puisse poursuivre une œuvre si heureusement commencée.

* J.-P. Arrignon.