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Joseph Smits van Waesberghe (1901-1986)

[note biographique]

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NÉCROLOGIE

Joseph SMITS VAN WAESBERGHE (1901-1986)

Les recherches de civilisation médiévale viennent de perdre en la personne du Professeur Joseph Smits van Waesberghe un éminent musicologue médiéviste. Né à Breda le 18 avril 1901, il s'est éteint doucement à Amsterdam dans sa 85e année.

Entré dans la Compagnie de Jésus en même temps que d'autres membres de sa nombreuse famille, il suivit le cycle des études littéraires, philosophiques et théologiques et présenta sa thèse sur la musique du moyen âge ( Musiekgeschiedenis der Middel- eeuwse) au conservatoire de Rotterdam et la publia par fascicules à Tilburg de 1939 à 1943. Ce titre assez large comporte en fait deux importantes monographies qui indiquent clairement la direction dans laquelle ce jeune érudit devait orienter les recherches ultérieures de toute sa vie l : d'abord l'enquête sur l'épître de Notker le Bègue au sujet des lettres significatives des manuscrits sangal- liens, qui comporte un dépouillement minutieux et un essai d'interprétation de ces lettres ; ensuite, la première ébauche de sa synthèse sur l'école de Liège et sur les théoriciens fameux dont il devait plus tard rééditer les traités.

En 1944, il s'installa à Amsterdam où il fut nommé, trois ans plus tard, Privatdozent à l'Université. Sa leçon inaugurale eut pour thème « La place exceptionnelle de VArs musica dans le développement des sciences au siècle des Carolingiens »2 : il y exposait les trois modes de rédaction des spéculations sur la théorie musicale au IXe s. : la glose sur le De Institutione musica de Boèce ou

1. La biographie et la bibliographie de Joseph Smits van Waesberghe figurent dans les principaux dictionnaires de musique contemporains. Enfin, la liste de ses publications jusqu'en 1976 a été dressée par G. A. Van Es dans le recueil de ses principaux articles : Diapason, dans Ausgewdhlte Auf- s'dtze von J. Smits van Waesberghe, Buren, 1976, p. 15-38.

2. Trad. française de J. Froger, « Revue grégorienne », XXXI, 1952, p. 81-104.

sur le Livre IX de Martianus Capella ; la centoni- sation de textes du haut moyen âge, répartis en chapitres, tel p. ex. le De musica disciplina d'Auré- lien de Réome (840-849) ; enfin, le traité rédigé à partir de sources élaborées comme p. ex. la Musica enchiriadis dont la paternité était revendiquée par lui en faveur d'Otger, comte de Laon et abbé de Saint-Amand (924-952) 3.

Quelque temps après, Smits van Waesberghe fonda au cœur de la vieille ville l'Instituut van middel- eeuwse Musiekwetenschap qu'il appelait plaisamment « le plus petit institut de musicologie du monde ». C'est là qu'il résidait, qu'il donnait ses cours et qu'il engrangeait tous les microfilms des traités de musique qu'il avait d'abord analysés sur place au cours de nombreux voyages à travers l'Europe. Si, d'après son abondante bibliographie, le savant néerlandais a manifesté son talent de chercheur dans divers domaines afférents à l'étude du moyen âge, c'est surtout à l'analyse de la composition du chant grégorien (Melodieleer, 1950, trad. anglaise en 1955, et Gregorian Chant, 1950), à l'étude du drame liturgique aux Pays-Bas et enfin, à l'investigation de la musique religieuse néerlandaise qu'on le verra adonné, de 1930 à environ 1952. Cependant, le domaine qui devait absorber tous les efforts de sa puissante vitalité demeurait celui des traités de théorie musicale des xr et xir s.

Lauréat du prix organisé par la municipalité d'Arezzo en 1950, à l'occasion du neuvième centenaire de la mort de Guy, Smits van Waesberghe publiait à Florence, en 1953, la fameuse disserta-

3. Cette hypothèse hardie doit être aujourd'hui abandonnée : cf. Nancy Phillips, Musica et Scolica enchiriadis. Its Literary, Theoretical and Musical Sources, Ph. D. D., New York, 1984. L'auteur de cette thèse avait été reçue en 1980 par le Prof. Smits van Waesberghe pour discuter avec lui 1' « autorship » de ce traité qu'elle situe autour de 850.

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