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D. A. Drboglav. — Les énigmes des inscriptions latines sur les épées des IXe-XIVe s. Classification, datation et lecture des inscriptions [en russe], 1984

[compte-rendu]

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D. A. Drboglav. — Les énigmes des inscriptions latines sur les épées des IXe-XIVe s. Classification, datation et lecture des inscriptions [en russe]. Moscou, Izdatelstvo Moskov. Univers., 1984, 8°, 152 pp., 9 ill.

L'A. a étudié les cent soixante-cinq lames d'épées actuellement répertoriées et portant des inscriptions latines. Celles-ci ont été trouvées principalement dans les pays bordant la mer Baltique — quatre-vingt-trois en URSS, Allemagne de l'Est et Finlande, contre dix-sept en France, Angleterre, Espagne et Italie. La répartition de ces trouvailles s'explique en partie par les violents affrontements qui eurent lieu dans ces régions situées au sud de la Baltique, à la fin du xne et au début du xnr s., lesquels augmentent les possibilités de trouvailles par rapport aux autres régions de l'Europe. Il faut aussi souligner que cette répartition le long de la zone maritime contrôlée par l'Union hanséatique suggère l'idée que les centres de production de ces épées se trouvaient dans ces villes hanséates.

L'ouvrage est divisé en trois chapitres d'importance inégale. Le premier (p. 10-17) fait l'historique de la question et aborde quelques aspects méthodologiques ; le second (p. 18-95) constitue le corps du volume ; il est consacré à la description des neuf groupes de classification des épées. Le troisième, enfin (p. 96-110), rassemble les conclusions de l'A. Il convient aussi d'attirer l'attention des spécialistes occidentaux d'épigraphie médiévale sur les treize tableaux divisés en six rubriques : schéma de l'inscription, source de l'information, transcription, traduction, datation antérieure, datation de l'A., ainsi que sur les neuf planches correspondant aux neuf groupes de classification, où sont dessinées les inscriptions. Il serait particulièrement intéressant de comparer ces inscriptions avec celles que publie le Corpus de la France médiévale afin d'établir une chronologie de base à partir tant des formulaires que de la forme des lettres et des motifs décoratifs.

La classification en neuf groupes, établie à partir du contenu de l'inscription et du degré de développement des symboles et des formules, correspond à

trois grandes périodes chronologiques : une période archaïque (ix'-xr5 s.) pour laquelle on n'a malheureusement que peu de matériel conservé et dont l'épigraphie se caractérise par des lettres capitales à gros caractères et peu soignées; on note également en marge de l'inscription la présence de croix pattées ; la seconde période (xiF-début xnr s.) dite période de transition, voit l'apparition d'une belle écriture cursive et la disparition des croix pattées ; enfin, la troisième période (milieu xnr s.-xiV s.) est celle des inscriptions complexes avec une calligraphie développée et même l'apparition du gothique sur la fin.

L'établissement des transcriptions complètes des inscriptions constitue un travail extrêmement difficile. Celui-ci ne peut être réalisé qu'à partir de l'examen du plus grand nombre possible d'abréviations médiévales, accompagné de recherches minutieuses dans le domaine de la liturgie qui a servi de base à toute l'épigraphie médiévale latine.

On ne saurait trop recommander la lecture de cet ouvrage à tous ceux qui s'intéressent à l'épigraphie médiévale. Ils pourront y trouver, outre une bibliographie abondante et sérieuse, une méthodologie digne d'intérêt dans la mesure où l'A. considère cette discipline non seulement comme une technique tout à fait spécifique mais aussi comme une discipline ouverte qui doit être intimement associée à l'histoire de l'art et de la liturgie.

* Jean-Pierre Arrignon.