Couverture fascicule

Anna Maria Nada Patrone. — L'ascesa della borghesia nell' Italia comunale. Turin, 1974 (" Docum. d. storia ", 8)

[compte-rendu]

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*, 157 pp. (« Docum. d. storia », 8).

Il s'agit avec cet ouvrage du numéro huit d'une série de recueils de documents («Documenti délia storia») placée sous la direction générale de M. L. Salvadori. Ce volume traite de la période allant du xie au xve s. Il est organisé et illustré avec compétence. Le sujet, comme l'indique le titre, porte sur l'ascension de la bourgeoisie dans les communes du nord et centre-nord de l'Italie. Les documents sont choisis de façon à illustrer une variété de thèmes : pouvoir politique aux premiers temps des communes, relations de la bourgeoisie avec l'Église, modèles de vie économique, moralité et éducation, et vie familiale bourgeoise. A. M. Nada Patrone donne comme introduction à chacune des sections principales plusieurs pages d'un commentaire général et à chaque sous-section un paragraphe ou deux de remarques, insérant ainsi chaque document dans son contexte historique. Une courte bibliographie complète chacune des différentes sections : nous trouvons là une liste, en aucune manière complète, des ouvrages et articles importants sur le sujet issus de la recherche récente.

Il n'y a rien de nouveau dans cet ouvrage. Cela tient, je suppose, à ce qu'il est destiné à des étudiants. Le but particulier de l'A. est de distinguer la bourgeoisie communale comme une entité historique spécifique. Étant donné la longueur du volume et la perspective de l'entreprise, l'A. est nécessairement contrainte de simplifier et clarifier à l'excès les réalités. Les classes moyennes des communes italiennes étaient une force sans cesse changeante, constituée de groupe variés, alternativement profondément conservatrice, plus ouverte et même révolutionnaire, déterminée à arracher le pouvoir à la vieille noblesse communale, encore repoussée par les classes inférieures et toujours attirée par les airs supérieurs et les droits de la noblesse. Au cours du xve s., la vieille bourgeoisie communale elle-même acquit la noblesse par naissance et les privilèges par héritage. Il est sans aucun doute difficile d'illustrer la progression d'un tel changement d'identité sociale dans une brève anthologie.

A. M. Nada Patrone semble ne guère aimer la bourgeoisie et ne craint pas de porter des jugements à son encontre. C'est peut-être la seule note rafraîchissante de ce volume. Elle parle de l'« hypocrisie moralisante » de la bourgeoisie (p. 100) et insiste, par exemple, sur le fait qu'en matière de foi religieuse, la bourgeoisie était toujours conduite par son intérêt personnel, conduite à utiliser l'Église pour ses propres fins utilitaires. Il y a bien sûr plus d'une évidence pour confirmer cela, mais les modalités de cette accommodation et de cette « hypocrisie » furent assez complexes pour en faire une étude d'un intérêt sans cesse renouvelé. Après tout, une telle ambiguïté fut à certains égards la base de toute la culture communale italienne. Finalement, j'aurais souhaité que l'A. prête quelque attention à la question des différences entre, par exemple, la bourgeoisie de Gênes, celle de Milan, de Venise, de Florence et de Sienne. Car quiconque a étudié le monde des cités-États italiennes sait que ces différences ont provoqué de remarquables variations dans les réalisations artistiques, littéraires et les autres disciplines humanistes.

Lauro Martines (trad. G. Chandès).