Couverture fascicule

Léopold Genicot, dir. — Typologie des sources du moyen âge occidental. Turnhout. Fasc. 1, Introduction, par L. Genicot, 1972. - Fasc. 3 (A-III.2), Les actes publics, par L. Genicot, 1972. Fasc. 5 (B-III.2), Les dépôts de pollens fossiles, par L. Genicot, 1972.

[compte-rendu]

Année 1978 21-82 pp. 173-174
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LEOPOLD (jENICOT

, 34 pp. — Fasc. 3 (A-III.2), Les actes publics, par L. Genicot, 1972, 50 pp. — Fasc. 5 (B-III.2), Les dépôts de pollens fossiles, par R. Noël, 1972, x-85 pp., diagr. h.-t.

Il est bien tard pour rédiger les lignes qui suivent, et je veux d'abord m'en excuser. Trop tard? Je ne le pense pas. D'abord parce que l'entreprise animée par Léopold Genicot est d'un intérêt tel qu'elle ne saurait être passée sous silence. Aussi, sans doute, parce qu'un certain recul permet d'apprécier la solidité de l'œuvre : que, dans ses détails, elle doive être nuancée ou complétée, les auteurs n'en doutent pas, et ils le disent expressément. J'en donnerai d'ailleurs plus loin un exemple significatif. Toutefois, les années écoulées depuis la sortie des premiers fascicules confirment bien qu'il s'agit d'une réalisation remarquable, appelée à rendre longtemps encore les plus grands services à tous les médiévistes.

Qui d'entre nous ne conserve le souvenir des tâtonnements auxquels, lors de ses débuts, il a été réduit, et que l'influence de maîtres attentifs pouvait tout au plus circonscrire? Et d'ailleurs le nombre des chercheurs s'est tellement accru depuis un siècle, la recherche de « pistes » nouvelles a été pour eux un impératif si excitant que chacun a dû, non sans peine, apprendre à interroger ses documents, et constituer ses propres méthodes de travail. Qui plus est, l'éclairage sous lequel sont abordées les sciences auxiliaires de l'histoire s'est également modifié. L. Genicot le dit justement, qui, rappelant que l'objet essentiel de la diplomatique a longtemps été d'« exposer les méthodes propres à confirmer l'authenticité... ou à établir la fausseté des actes », regrette que, ceci fait, elle ne se soucie guère des problèmes posés, en fonction de la solution trouvée, par l'exploitation de ces actes (Les actes publics, p. 7). Trop souvent enfin, cet effort de création des méthodes s'est accompli en ordre dispersé ; l'accès à tous ses aspects est cependant essentiel, dans la mesure où l'expérience nous a appris que, pour chacun de nous, de précieux renseignements se peuvent recueillir là où l'on ne s'y attendrait pas. Historiens purs (?) et juristes, linguistes et littéraires, philosophes et théologiens, archéologues et historiens des arts, voire biologistes et climatologues, nous n'avons pas assez l'habitude de nous rencontrer, pour nous « enseigner » les uns les autres. La civilisation du moyen âge occidental est pourtant, bien évidemment, un tout ; d'aucune de ses parties la connaissance n'indiffère aux autres. Le but — ambitieux, mais d'autant plus précieux — de L. Genicot et de ses collaborateurs, est de grouper l'ensemble de témoins et de notices dont chacune « s'adresse bien moins aux spécialistes du genre qu'elle a pour objet, qu'aux médiévistes peu ou pas du tout familiarisés avec lui ; elle vise à mettre en lumière l'intérêt que ce genre peut présenter pour leurs propres recherches et à leur en faciliter l'utilisation correcte » (Introduction, p. 8).

La notice consacrée par L. Genicot lui-même aux Actes publics est bien fidèle à cette conception. Elle commence par énumérer (p. 9-13) les principaux manuels de diplomatique (est-ce volontairement que celui d'Arthur Giry, que j'ai la faiblesse de trouver précieux encore, et qui plus loin se trouve d'ailleurs plusieurs fois cité en notes infrapaginales, est omis de cette liste?), mais il ne se propose évidemment pas de répéter ce qu'ils ont dit. Le souci de concision apparaît clairement dans cette notice de cinquante pages, que tous les historiens des idées, du droit, de la société, de la religion, des mentalités, auront le plus grand intérêt à « posséder ». Il entraîne des raccourcis que l'auteur a dû le premier regretter. Page 38, il souligne justement que « l'historien doit... interroger l'absence ou la disparition, l'atrophie ou le gonflement du préambule ». Qui d'entre nous n'aurait des faits multiples à citer à l'appui de cette remarque, et qui appellent à tenir compte de la région d'origine comme de l'époque! Pour ma part, je reste frappé de l'extraordinaire richesse des préambules catalans du xie s. : signe de culture sans doute, mais aussi de mentalité. L'incitation est tentante à au moins esquisser une géographie chronologique des préambules. Pages 38-39, évoquant les descriptions de biens faites dans les dispositifs, l'auteur marque qu'elles « ont d'ordinaire, au haut moyen âge surtout, été puisées dans un formulaire ou dans un document antérieur. Souvent cependant le rédacteur n'a pas transcrit servilement ; il a changé un ou quelques mots pour rejoindre la réalité ou s'en rapprocher ». La question ne comporte certainement pas de réponse uniforme, ni peut-être même sûre. Elle est d'importance cependant, et entre autres Mme Magnou-Nortier se l'est posée à propos des chartes du Languedoc

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