HORNER (Wolfgang). — Curriculumentwlcklung In Frankreich : L'Evolution de la notion de curriculum en France. — Weinheim und Basel : Beltz Verlag - Deutsches Institut fur Internationale Pâdagogische Forschung, 1979. — 442 p. ; 21 cm. — (Studien und Dokumentationen zur vergleichenden Bildungsforschung ; 10).

Cette thèse sur l'enseignement en France qui a été présentée à l'Université de Bochum s'insère dans une série d'études de cas se rapportant à l'évolution du curriculum à l'intérieur d'un système scolaire donné.

Il a paru intéressant à l'auteur de montrer comment le concept français traditionnel de programme ne répondait plus aux besoins économiques et sociaux et à révolution des esprits, de dégager les approches et les formes empruntées par le nouveau concept de substitution, le curriculum, de faire apparaître les résistances rencontrées, pour terminer par le bilan de l'évolution de la notion de programme dans les années 70. Une réforme des structures comme celle que la France connaît depuis 1959 est vouée à l'échec si elle ne s'accompagne pas d'une réforme des contenus. A plusieurs reprises, W. Hôrner va montrer que cette dernière achoppe contre l'inspection générale, instance de décision toute-puissante en matière d'enseignement primaire et secondaire.

La notion de programme d'enseignement est apparue en France en 1821 dans le but de fixer les questions à connaître au baccalauréat. C'est ce qui explique son caractère cumulatif, sans organisation interne. La conception actuelle du programme est le point de rencontre de trois tendances de la pensée française :

1°) La pensée humaniste qui considère l'homme en soi, en dehors du temps, met l'accent sur la culture littéraire et valorise l'abstrait au détriment du concret.

2°) Le positivisme scientifique qui conduit à diviser le savoir en éléments et donc à le morceler, ce qui explique l'extrême spécialisation des matières et des professeurs et conduit à l'accumulation encyclopédique des connaissances.

Pour le positivisme, la science n'est pas un savoir en marche mais un savoir constitué (d'où l'importance de la transmission des connaissances). Ce n'est pas le maître qui éduque mais la matière, la chose.

3") Le formalisme privilégie la gymnastique intellectuelle et la valeur des matières s'apprécie à leur complexité. Il faut prendre de la distance avec les choses, ne pas