Couverture fascicule

Bachman (J.G.). — Adolescence to adulthood : Change and stability in the lives of young men

[compte-rendu]

Année 1980 51 pp. 60-61
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NOTES CRITIQUES

BACHMAN (J.G.). — Adolescence to adulthood : Change and stability in the lives of young men. — University of Michigan, 1978. — XXIII - 326 p. ; 24 cm.

Cette livraison constitue le tome 6 d'une enquête sur de jeunes Américains de 15 à 25 ans, le Youth in Transition (Y.I.T.) Project, que conduit depuis 1965 une équipe de l'université Ann Arbor, sous la direction de R. Kahn et J. Bachman. L'observation porte sur un échantillon de plus de 2 000 jeunes gens, à cinq moments successifs : d'abord en 1966 à leur entrée en « high school » (cycle qui sanctionne en trois ans la fin de l'enseignement obligatoire avant le passage au « college » et à l'université), et, pour finir, en 1974, soit cinq ans après leur sortie des high schools (ils ont en moyenne 23 ans et demi), les deux tiers poursuivant leurs études, les autres les ayant arrêtées à 17 ans, 25 % avec le diplôme (graduates), 7 % sans qualification (dropouts). C'est la comparaison entre ces deux groupes qui est au cœur de l'enquête, selon d'autres variables circonstancielles, le fait qu'ils exercent ou non un emploi, qu'ils soient mariés ou célibataires, qu'ils aient ou non des enfants, ont effectué ou pas le service militaire. Entre-temps, ils ont été suivis, par tests, entretiens ou questionnaires, parfois par correspondance, à chaque changement de classe (en 68 et 69), puis un an après avoir quitté la high school. Les résultats de ces quatre premières observations ont été consignés dans le volume III (Dropping out - Problem or Symptom) publié en 1971, dont le présent volume, qui est le dernier en date, est une mise à jour, grâce à une période de suivi prolongée de quatre ans. Malgré une déperdition d'un quart de la cohorte initiale (qui est passée en huit ans de 2 213 à 1 628), l'effectif restant en données corrigées (cf. appendice D) est représentatif du pourcentage de réussite et d'échec scolaires dans la population nationale des Etals-Unis. Quand nous aurons ajouté qu'une centaine d'écoles (87 exactement) ont été impliquées dans l'expérience, que près de 20 000 corrélations (product- moments) entre 199 variables ont été calculées par ordinateur (OSIRIS) selon les méthodes d'analyse de régression multivariée, mobilisant une quarantaine de chercheurs, on prend la mesure de l'ampleur de l'entreprise.

L'enquête à l'origine se proposait d'établir dans quelle proportion l'échec scolaire était la préfiguration de l'inadaptation professionnelle. Or, il est apparu, à cet égard, que pour un même temps de scolarité (limitée à la high school), il n'y avait guère de différences quant au statut professionnel, au salaire, à la satisfaction subjective, entre ceux qui sont sortis avec le diplôme et ceux qui ne l'ont pas obtenu. Toutefois, c'est parmi ces derniers que l'on rencontre le plus de sans-emploi : le diplôme paraît donc jouer un rôle quantitatif, discriminatoire à l'encontre de ceux qui ne l'ont pas, plutôt que qualitatif pour ménager l'accession à des emplois différenciés (cf. p. 232).

Cependant, les analyses comparatives antérieures (cross-sectional) avaient l'inconvénient de confronter des situations statiques (after the fact), sans les rapporter à leurs antécédents. C'est la supériorité d'une méthode longitudinale, comme celle pratiquée ici, que de pouvoir lever l'ambiguïté entre les diverses interprétations causales d'un même tableau de corrélations, soit que A cause B, ou qu'il en résulte, ou que A et B soient l'effet commun d'une tierce raison. En effet si vous rapprochez niveau professionnel et niveau d'instruction, la liaison obtenue est de 31 % ; elle paraît plus importante que l'influence sur le « job status » des facteurs personnels (23 %), plus difficiles d'ailleurs à définir objectivement que le degré de réussite scolaire. Mais le rapport s'inverse, quand on adopte la démarche diachronique, rétrospective et qu'on se souvient que ces mêmes caractéristiques personnelles, dont les principales sont le milieu familial, le niveau mental, et les expériences affectives précoces comptent pour 64 % dans le poids de la réussite à l'école (au point que le poète Wordsworth a pu écrire que « the child is the father of the man ») et un simple calcul (64 % x 31 % = 20 %) montre que les facteurs individuels sont en réalité prépondérants, et ont un « double impact » (p. 79) sur l'insertion profession-

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