Couverture fascicule

Centre Royaumont pour une Science de l'Homme. — Théories du langage, théories de l'apprentissage : le débat entre Jean Plaget et Noam Chomsky

[compte-rendu]

Année 1981 56 pp. 70-71
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 70

CENTRE ROYAUMONT POUR UNE SCIENCE DE L'HOMME. — Théories du langage, théories de l'apprentissage : le débat entre Jean Plaget et Noam Chomsky, organisé et recueilli par Maximo Piatelli-Palmarini. — Paris : Seuil, 1979. — 243 p. ; 22 cm.

Cet ouvrage volumineux constitue les actes tardifs du colloque qui s'est tenu en 1975 au Centre Royaumont autour de la confrontation « directe et approfondie » entre Piaget et Chomsky.

Le livre comporte deux parties : la retranscription des interventions de Piaget, Chomsky, ainsi que d'autres scientifiques puis un « débat sur le débat ». Chaque texte est l'objet d'une note de synthèse de M. Piatelli-Palmarini ; l'ensemble de ces notes permet au lecteur de suivre le fil directeur de ce débat aux multiples facettes, riche et complexe de l'apport de scientifiques d'horizons très divers : psychologues, linguistes, ethnologues, sociologues, anthropologues, philosophes, biologistes, et un spécialiste de l'intelligence artificielle. Les destinataires privilégiés du livre sont, selon M. Piatelli « les psychologues, linguistes et philosophes du langage » mais encore « tout lecteur sensible au développement des théories scientifiques ».

Qu'on n'aille pas chercher dans cet ouvrage des arguments définitifs en faveur de l'une ou l'autre thèse, celle de Piaget, celle de Chomsky, mais plutôt l'exposition passionnée de démarches scientifiques, de leurs fondements épistémologiques, et enfin des principes philosophiques qui les sous-tendent. Ce qui fait la force du livre, ça n'est pas la volonté de proposer une synthèse, mais celle de permettre de vivre le débat avec ses acteurs. On comprendra donc que la présentation qui suit ne puisse suivre pas à pas la succession d'argumentations de nature très diverse, sans qu'il soit possible d'introduire une hiérarchie parmi elles.

Le thème de la confrontation des deux systèmes de pensée, celui de J. Piaget et celui de N. Chomsky, c'est en fait l'innéisme, ou plus précisément la nature de ce qui est inné dans le langage humain. La problématique et l'exposé des divergences s'articulent autour de trois axes :

1. — Une prise de position par rapport à l'empirisme : c'est sur ce seul point que convergent les positions de Piaget et Chomsky, en accord pour le rejet des théories empiristes de la connaissance et du behaviorisme. Pour Piaget en effet « aucune connaissance n'est (...) due aux seules perceptions, car celles-ci sont toujours dirigées et encadrées par des schemes d'actions » ; Chomsky, quant à lui, fonde sa théorie du langage sur l'hypothèse que (...) « un système fixe et génétiquement déterminé contraint étroitement » les formes de compétence et de performance linguistiques.

2. — Un débat sur la nature de ce qui est inné : Y a-t-il une théorie générale de l'apprentissage comme le soutient Piaget, ou existe-t-il une capacité spécifique du langage « génétiquement déterminée » comme le soutient Chomsky ? Au cours du livre, des tentatives de conciliation apparaissent, proposées par S. Papert (chap. Ill), B. Inhelder, J. Monod, dans la discussion qui suit le chapitre VI, et dirions-nous

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw