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Relire Thompson

[note bibliographique]

La Formation de la classe ouvrière anglaise, trente ans après

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RELIRE THOMPSON

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Yannick Le Maree

RELIRE

THOMPSON

« La Formation de la classe

ouvrière anglaise », trente ans après*

élire le livre d'Edward P. Thompson trente ans après sa première parution, c'est d'abord saluer une œuvre qui a marqué l'histoire sociale du vieux continent. The Making of the English Working Class fut en effet un livre pionnier, remarquable par la somme des informations qu'il contenait et par le souci de son auteur de diversifier les sources de l'histoire sociale. Le tableau ainsi dressé par Thompson a permis de comprendre la complexité de la sociabilité politique des ouvriers décrits. Ceci a constitué un formidable enrichissement par rapport aux propos simplificateurs du marxisme vulgaire. Pour cette raison et pour les ouvertures qu'il a permises dans l'écriture de l'histoire ouvrière, l'ouvrage de Edward P. Thompson mérite des retours réguliers.

Mais reprendre cet ouvrage de référence, c'est aussi lui poser des questions et bousculer un peu la problématique de l'auteur au regard des recherches et des interrogations les plus récentes l et ainsi contribuer au débat sur les conditions de transformation de l'identité du monde ouvrier français.

Dans le cadre de ce travail, et en dépit de la richesse de l'ouvrage, cette contribution se bornera à examiner ce qui pose pour nous problème aujourd'hui dans l'analyse de Thompson :

-le rôle des intellectuels et de la petite bourgeoisie des capacités dans le processus de diffusion des idées et de construction des représentations ;

-la caractérisation de la période étudiée comme contre-révolutionnaire ;

-le rôle du méthodisme et de la discipline comme vertu transmise aux ouvriers anglais ;

- la « formation de la classe >< et de la « conscience de classe», notamment à travers le bel exemple fourni par l'auteur des tondeurs et tricoteurs du Yorkshire.

Il faut aussi rappeler que Thompson a écrit ce livre en intellectuel marxiste et que cela marque le cadre conceptuel de l'ouvrage. Mais c'est bien là le paradoxe, son travail établit une rupture avec l'historiographie marxiste traditionnelle. Contre Engels, pour qui «les ouvriers d'usine, premiers enfants de la révolution indus-

* E. P. Thompson, La Formation de la classe ouvrière anglaise, Paris, Gallimard, Le Seuil, 1988. Les pages des extraits cités dans le texte renvoient à cette édition.

1. Si l'histoire ouvrière marque un peu le pas ces dernières années, des problématiques apparaissent qui peuvent permettre de renouveler certaines questions. Il en va ainsi de l'ouvrage de G. Noiriel, Les Ouvriers dans la société française, Paris, Le Seuil, 1986, et de celui de C. Charle, Histoire sociale de la France au xixe siècle, Paris, Le Seuil, 1991. À propos de Thompson et de l'histoire de la «classe ouvrière», l'article de G. Eley, « De l'histoire sociale au "tournant linguistique" dans l'historiographie américaine des années 1980», Genèse, n° 7. mars 1992, mérite une attention particulière.

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