Couverture fascicule

René Marichal, s.J. — Premiers chrétiens de Russie.

[compte-rendu]

doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 60

, introduction, choix et traduction des textes : 29 -f- 152 pp. (« Chrétiens de tous les temps »).

On ne saurait assez louer et encourager des tentatives semblables à celle du r.p. Marichal, lequel vient, par cet ouvrage, de mettre à la portée de tous les passages les plus caractéristiques des textes concernant l'introduction du christianisme en Russie.

Ces textes sont, il est vrai, des « classiques » pour les historiens de la Russie kiévienne, mais il n'empêche que, pour beaucoup de ces documents, c'est la première fois qu'ils sont traduits en français, ce qui permet à un plus large public de prendre contact avec cette période de l'histoire russe, trop souvent ignorée et négligée en Occident.

L'ouvrage est composé de deux parties. La première est présentée sous forme d'introduction, d'une trentaine de pages, qui permet à l'auteur de retracer brièvement les grandes étapes de la formation de la Russie kiévienne et de son évangélisation. Cependant, nous ne pensons pas que le but de l'auteur ait été de faire l'histoire de la pré-christianisation de la Russie (auquel cas l'on pourrait formuler quelques réserves) , mais seulement de permettre au lecteur de mieux comprendre le sens et la portée des textes qui sont cités, en traduction, dans la suite de l'ouvrage.

La seconde partie a été subdivisée par l'auteur en trois rubriques, marquant chacune une étape dans la durée de la christianisation. Dans « Les chemins de l'Évangile », les textes cités, tirés de la « Chronique des temps passés », ont pour but de nous montrer le cheminement de la Russie vers le christianisme, lequel doit beaucoup au rôle décisif joué par les grands-princes : tout d'abord Olga, la mère-régente de Sviatoslav, puis Vladimir son petit- fils.

La seconde rubrique : « L'essor de l'Église », permet au r.p. Marichal d'attirer l'attention sur cinq thèmes principaux : le développement du monachisme russe en liaison étroite avec Byzance, la fascination qu'ont toujours éprouvée les Russes, jusqu'au xixe s., pour les pèlerinages en Terre sainte, le besoin du grandiose et du fascinant dans la présentation des principaux actes du Christ, les problèmes que posait à un évêque un clergé rapidement formé et peu instruit en droit canon, enfin l'idéal de vie d'un laïc. Enfin une troisième rubrique conclut l'ouvrage, où nous est rapportée la mort, pour la justice, de deux frères, les saints Boris et Gleb, tandis que le dernier texte témoigne de la résistance farouche que rencontraient les missionnaires, surtout dans les régions qui bordent la Baltique.

Ce choix, fort judicieux, de textes nous permet de « prendre contact », si l'on peut dire, avec un peuple qui aborde la foi du Christ, mais qui déjà la « vit » au plein sens du mot.

En outre, l'auteur a eu l'heureuse initiative de joindre à son ouvrage un glossaire, bref mais précis, qui sert à donner une idée juste sur des institutions propres à la Russie, telles que la droujina. Un tableau chronologique comparé de l'histoire d'Occident, d'Orient et de Russie situe la conversion des Russes dans le grand élan missionnaire qui a agité la Chrétienté aux ixe-xe s.

Nous avons lu ce livre avec un très grand intérêt, d'autant plus que l'auteur a su conserver dans sa traduction la rugosité du texte original sans chercher à en adoucir les effets. Il est juste, cependant, de faire remarquer que, d'une part l'appareil critique, d'autre part la bibliographie (exclusivement de langue française) font de cet ouvrage, par ailleurs excellent, un livre très difficilement utilisable par les historiens de la Russie kiévienne. Les buts de l'auteur et de la collection sont uniquement de permettre à un large public de mieux saisir, par le contact avec les textes, comment les populations russes des ixe-x(' s. ont compris la Parole du Christ.

* Jean- Pierre Arrigxon.