, 266 pp.

Des dix communications présentées au Colloque strasbourgeois, les unes s'attachent surtout à dégager les rapports entre la littérature du moyen âge et celle de l'antiquité, les autres illustrent principalement la connaissance des lettres anciennes au moyen âge à travers les traductions et les bibliothèques ; les unes et les autres apportent une précieuse contribution à l'étude de cette vaste question et permettent de mesurer la grandeur, mais aussi les limites de l'humanisme médiéval, ainsi que le souligne M. Anthime Fourrier en termes heureux dans son avant-propos.

Dans ses Remarques sur la peinture de la vie et des héros dans la littérature française du XIIe et du XIIIe siècle, Jean Frappier rappelle dans quelle mesure les auteurs des romans antiques, Alexandre, Thèbes, Eneas, Troie contribuent à mettre la culture antique à la portée d'un public profane, et montre comment ces écrivains se libèrent d'une étroite fidélité à ces modèles qu'ils admirent. Mais il faut renoncer à parler, à leur sujet, d'anachronisme maladroit dans la peinture de la vie de leur temps : sous le costume de personnages antiques, c'est l'homme de toujours qu'ils représentent (classicisme déjà) ; et comment nier le charme de ces travestissements où la poésie trouve son compte ? A l'appui, YHistoria regum Britanniae de